Ce soir, laissons leur référendum aux grecs et osons nous intéresser à la politique Française.
Les départementales à peine finies, voici les Régionales prévues au mois de Décembre 2015 ? Vraiment ? Vraiment. Le gouvernement socialiste a imaginé de nous faire voter en Décembre quand nous avons tous les idées à Noël et à la fin de l’année.
Quelle drôle d’idée ! Le discours officiel était d’attendre les grandes Régions, le discours officieux était d’essayer d’éviter une quatrième déroute après les Européennes, les Municipales, les départementales. Pas certain.
Nous voilà donc partis pour les Régionales et ç’est vrai qu’il y a du neuf dans cette échéance.
Les fameuses 13 grandes régions d’abord. C’est la première fois que nous voterons à l’échelle de ces nouvelles régions. Pour certaines, rien ne change : c’est le cas de 6 d’entre elles : PACA, Ile de France, Bretagne, Pays de Loire, Corse et Centre. Par contre, pour d’autres, leurs territoires et leur population augmentent considérablement.
C’est le cas des 7 autres et notamment de ma Région, la nouvelle Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin qui devient la plus grande région de France (1/8ème du territoire national) et une des plus peuplées (5,8 millions d’habitants).
Il nous faut donc d’abord humblement apprendre à faire connaissance avec notre nouvelle région, sa géographie, son économie et avec les compétences du nouveau Conseil Régional. Là, le moins que l’on puisse dire, c’est que le fameux acte 3 de la Décentralisation se termine dans la plus grande confusion.
Nouveauté donc sur le plan administratif mais surtout contexte politique radicalement différent de celui qui prévalait lors des dernières élections régionales de 2010.
En effet, entre-temps, comme je l'ai décrit dans des chroniques précédentes, la France a définitivement quitté le bon vieux bipartisme du début de la Vème République, a enterré son fameux clivage droite-gauche et est entré de manière plus ou moins consciente dans un tripartisme faisant coexister l'extrême droite du Front National, la droite et le centre ainsi que la gauche.
Avec un Front National à 25%, alors qu'il était à 15% il y a 5 ans, et la loi électorale qui régit les élections régionales (maintien possible au second tour si une liste franchie le seuil de 10% des exprimés), il est d'ores et déjà acquis que le 2ème tour des élections régionales dans les 13 régions, verra s'affronter le Front National, la liste de Droite et du Centre et la liste de rassemblement de la gauche dans des triangulaires systématiques.
Le scrutin des régionales est donc un scrutin favorable au Front National : seuil de qualification au 2ème tour bas, élections ne nécessitant pas aussi fortement l'existence d'un réseau de candidats connus et respectés qu'exigent les élections municipales ou cantonales, forte médiatisation des régions risquant d'être gagnées par le FN, PACA avec en leader Marion Maréchal Le Pen et Nord Pas de Calais avec Marine le Pen elle-même.
A tout ceux des nôtres qui ont encore l'illusion que c'est en ignorant le FN qu'on le combat le mieux, je crois qu'il fait dire clairement que, sur ces élections régionales, le FN sera notre adversaire politique, au même titre que le Parti Socialiste et que ce sera clairement eux contre nous et eux ou nous.
Il nous faudra donc apprendre à faire campagne, de manière attractive, positive, avec des critiques qui porteront sur les équipes sortantes socialistes en place, usées, pour l'essentiel, incapables d'amener l'élan nécessaire à nos territoires et en même temps, convaincre nos concitoyens que la solution n'est jamais la démagogie, jamais le populisme.
Dans un paysage institutionnel qui se transforme profondément, avec le lent effacement des communes, l'émergence d'intercommunalités fortes, la spécialisation du Conseil départemental sur le médico-social, la montée en puissance des politiques régionales européennes, la région est clairement un bel outil de transformation positive d'un territoire et de la vie quotidienne de ses habitants.
C'est pour cela qu'il est important que les centristes s'engagent dans cette élection même si elle apparaît encore lointaine et technocratique.
L'accord passé entre Les Républicains et l'UDI qui réserve 3 têtes de liste régionales à des leaders centristes, dont celle de Normandie au Président du Nouveau Centre Hervé Morin, et celle de la région Centre-Val de Loire au président de Groupe UDI à l'Assemblée Nationale Philippe Vigier, nous donne l'opportunité d'élire certains de nos dirigeants à cette responsabilité porteuse d'avenir qu'est celle de président de Conseil Régional. Enfin, le même accord stipule qu'une proportion comprise entre 25 et 30 % des candidats des listes d'unions de la Droite et du Centre seront UDI. Cela va permettre à nombre de nos cadres de s'engager publiquement dans cette compétition.
Mais ne nous trompons pas: avec cette taille de région, avec la loi électorale qui la régit, ces élections deviennent des élections éminemment politiques où les thèmes nationaux et internationaux auront toutes leur place : chômage, Grèce, lutte contre le terrorisme... Gagnera le camp, la liste qui saura le mieux mobiliser, d'abord ses adhérents, puis ses électeurs.
Pour les indécrottables Girondins que nous sommes, passionnément accrochés à nos terroirs, (j'aime bien le slogan d'Herve Morin, la Normandie conquérante) la région qui est en train de naître a du sens, économiquement bien sûr, mais aussi symboliquement.
Alors pour chacun d'entre nous, pour chaque adhérent centriste, le mot d'ordre est clair, d'abord bonnes vacances, nous les avons bien méritées, et ensuite tous à cheval et tous en campagne, les Régionales c'est parti !!