Monsieur le Ministre,
Le Groupe UDI a décidé de vous décerner le titre de Grand Prestidigitateur des finances publiques !
En effet, vous avez réussi à faire disparaître de la dette publique de l’Etat au sens de Maastricht, 22,5 milliards d’euros soit l’équivalent de 1% de la richesse nationale ! Par quel tour de passe-passe, mes chers collègues, le ministre a-t-il réussi à limiter la croissance en 2015 de la dette publique de l’Etat à 49,8 milliards d’euros alors que le besoin de financement de l’Etat était de 71,3 milliards d’euros ? Eh bien mes chers collègues, c’est simple ! En émettant massivement des titres à des taux d’intérêts supérieurs aux taux du marché, ce qui permet d’avoir un remboursement de ces titres inférieur à leur valeur d’émission ! Mais en faisant cela, monsieur le ministre, vous avez aggravé lourdement les charges d’intérêts de la dette de l’Etat français pour les années à venir. Merci, monsieur le prestidigitateur, pour vos successeurs !
Mais, Monsieur le Ministre, aurez-vous, le même talent de prestidigitateur des finances publiques lorsqu’il s’agira d’expliquer comment vous allez financer, dès le budget 2016, l’ensemble des dépenses publiques nouvelles qui s’accumulent de mois en mois ?
Un ensemble de dépenses estimées dans le rapport de notre rapporteure générale Valérie Rabault sur le programme de stabilité à quatre milliards dès 2016, 7 milliards en 2017 et 10 milliards en 2018. Sans compter l’annonce d’une éventuelle nouvelle baisse de l’impôt sur le revenu des ménages !
Monsieur le Ministre, ma question est double.
Première question : le tour de passe-passe de 22,5 milliards sur le montant de la dette de l’Etat traduit-il une gestion responsable des finances publiques ? Deuxième question, l’accumulation des dépenses publiques nouvelles voire des baisses d’impôts, traduit-elle le renoncement du Gouvernement à réduire le déficit des finances publiques en dessous de 3% du produit intérieur brut en 2017, en contradiction avec nos engagements européens ?