24.01.2017

"Primaire du PS : quand c’est flou, il y a un loup !" par Maurice Leroy

Souvenez-vous de cette maxime admirable de Martine Aubry prononcée lors de la précédente Primaire du PS : « Quand c’est flou, il y a un loup ! ». Eh bien cette fois, il s’agit même d’une meute de loups ! Jugez-en vous-mêmes : sur toutes les télés et radios hier soir, le Président de l’autorité dite « indépendante » déclarait que la participation était entre 1,5 million et 2 millions de votants ; précisant même, vraisemblablement plus proche de 2 millions de votants.

À 7 heures du matin, aujourd’hui même, le chiffre communiqué par cette même autorité «indépendante», n’était encore que de 1,3 million de votants. Dans la journée, miracle ! Le chiffre de votants passait à 1,6 million. Dernier chiffrage annoncé ! Mais il y a mieux, la haute autorité «indépendante» du PS a continué d’annoncer les mêmes scores pour chacune, chacun des sept candidats, les mêmes scores à la décimale près, que ce soit avec 1,3 million de votants ou avec 1,6 million de votants ! Incroyable mais vrai ! Dans ces conditions plus que floues, on comprend que le candidat écologiste François de Rugy demande des explications à cette haute autorité «indépendante». Voilà pour la forme.

Les résultats – identiques quelle que soit la participation annoncée – démontrent bien qu’il y a deux gauches irréconciliables, selon l’analyse pertinente de Manuel Valls. Et cette Primaire socialiste le démontre.
46 ans après le Congrès d’Épinay qui unifiait le Parti Socialiste, ce dernier n’a jamais semblé si près de l’implosion. Cette Primaire a des airs de chants du cygne pour le Parti Socialiste.  
La faute à un quinquennat raté de François Hollande et à une incapacité à renouveler les thèmes de la gauche. Comme si tous les candidats restaient prisonniers de leurs vieux dogmes. Ces dogmes qui ont mené la France au surendettement et au chômage de masse : 35 heures, relance par l’endettement…  
Le revenu universel que Benoît Hamon présente comme la panacée universelle est une manière d’accepter le chômage de masse plutôt que de le combattre !! Sans parler de son coût estimé à 300 milliards d’euros, ce qui ne pourrait se traduire que par des augmentations d’impôts et de CSG !

Au contraire, selon moi, l’urgence aujourd’hui est de réduire les déficits publics abyssaux et de créer les conditions de la baisse durable du chômage et du retour à la croissance. Avec 7 millions de chômeurs, toutes catégories confondues, l’heure n’est pas aux grandes théories mais au réalisme et à l’action. 

Si les candidats à l’élection présidentielle n’écoutent pas la colère des Français, celle des élus de terrain comme des citoyens, et s’ils ne proposent pas des solutions concrètes pour redonner l’espoir, la France risque un sacré coup de grisou avant l’été !

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