En ce 66ème anniversaire du discours fondateur de Robert Schumann, l’Europe est à l’arrêt. Les récentes crises sécuritaires et migratoires sont venues amplifier des maux plus profonds et plus anciens : l’absence de véritable projet politique, le manque d’ambition économique, les carences démocratiques et une identité insuffisamment assumée.
Pour que ces crises que nous connaissons ne signent pas l’arrêt de mort de l’Europe, deux décisions doivent être prises sans délai.
Il faut tout d’abord doter l’Union européenne d’un véritable leadership clairement identifié et désigné de manière démocratique : une majorité, un président, un gouvernement de l’Europe doivent être choisis par les citoyens et les citoyennes européens.
Il faut également faire le pari du fédéralisme, avec des transferts complets de souveraineté. Nous devons accepter de faire ce saut fédéral avec les pays qui y sont prêts. Pour qu’elle cesse de fonctionner au ralenti, il faut une Europe à deux vitesses.
Il y a urgence dans quatre domaines :
- une politique étrangère et de défense commune, avec une force d’intervention européenne, pour permettre à l’Europe d’être en première ligne pour lutter contre les nouvelles menaces liées au terrorisme;
- une politique commune de sécurité intérieure, avec la création d’une police européenne et un échange permanent entre les services de renseignements européens ;
- une véritable politique migratoire qui permette de réguler les entrées sur le territoire européen en fonction de nos besoins en cerveaux et en bras, et qui soit intransigeante avec l’immigration illégale ;
- la mise en place un gouvernement économique, financier et budgétaire, d’un parlement de la zone euro et d’un budget européen pour faire enfin de l’Europe un levier de croissance pour ses Etats-membres.