26.11.2013

"Pour gouverner, l’hyper-intelligence est aussi dangereuse que la cécité" par Jean-Marie Cavada

Tribune parue dans Le nouvel économiste

Comment trouver les bons critères pour être compris de l’opinion sur le devenir européen ? Je comprends très bien que sous l’effet de 60 ans de paix et d’une grande prospérité, même si tout le monde n’a pas le même partage du gâteau, les gens soient passés à quelque chose de nouveau qui s’appelle “protégez-nous “. C’est la question de fond : est-ce que l’Europe est un plus ou un moins pour nous protéger dans la mondialisation ? Dans ce grand courant, qui a naturellement des conséquences sociales importantes, il y a deux attitudes.

L’Europe, au milieu du gué

Il y a ceux qui disent : replions-nous sur nos données classiques françaises et tout ira mieux. Ceux-là oublient qu’à peu près 60 % de notre commerce extérieur se fait par des échanges entre la France et les autres pays membres de l’Union. Si on sort de l’Union ou si on sort de l’euro, évidemment il y aura des changements de donne très importants. Il y aura ébranlement de la monnaie. Les pauvres paieront les dévaluations, il faut qu’ils le sachent. Ils perdront entre 25 et 30 % de leur pouvoir d’achat immédiatement. C’est un choix.

Il y a l’autre attitude qui consiste à dire “dans la mondialisation, nous avons une chance à jouer”. Pourquoi pas nous si les Allemands y sont arrivés, si les Italiens y arrivent, si les Espagnols se remettent en route… Je viens de le découvrir sur place à Madrid : les statistiques font état d’un redémarrage. N’oubliez que l’Espagne a vendu, depuis février, plus de voitures que la France !

Pour jouer notre carte, il y a un certain nombre de choses à résoudre. Il faut que politiquement et économiquement l’Europe soit un bloc, je dirais, organisé. Or, la construction européenne est au milieu du gué. Elle a réussi le Marché unique ou à peu près. Elle a réussi sur le plan humain la protection des libertés individuelles et collectives. Elle a réussi à étendre le binôme sécurité-justice dans ce qu’on pourrait appeler un Parquet européen – même s’il est très loin d’être complet. Mais l’Europe n’a pas de volant.

Son volant, c’est quatre institutions. Un président du Conseil européen. Une présidence tournante des Etats tous les six mois. Un président de Commission et un président du Parlement. Malgré tout cela, les 500 et quelques millions de consommateurs que nous sommes constituons le premier marché économique mondial. Nous restons surtout une puissance de consommation plutôt qu’une puissance de fabrication offensive. Mais pour que l’économie puisse s’épanouir, il faut une vue très claire et une organisation politique avec des règles fixes.

A l’occasion des prochaines élections européennes, qui auront lieu le 25 mai prochain en France, le processus démocratique sera meilleur. Parce qu’il permettra aux électeurs de savoir pour quel patron de la Commission ils vont voter. Si vous votez pour une liste de droite, vous saurez qui est le candidat de la droite à la présidence de la Commission européenne. Et ainsi de suite.

Si vous votez pour des centristes, qui sont ma famille, le candidat sera probablement Guy Verhofstadt, ancien Premier ministre belge, un homme éminemment européen. Les centristes français pourraient d’ailleurs avoir un dilemme que les centristes belges n’auront pas : ils auront à choisir entre Guy Verhofstadt et Michel Barnier, UMP, qui pourrait être le candidat du PPE (Parti populaire européen) pour la présidence de la Commission. Or Michel Barnier a été un très bon commissaire, courageux pour maîtriser l’organisation financière de l’Europe, et surtout pour maîtriser et juguler les excès des banques et bientôt des assurances, je l’espère.

En revanche, si vous votez socialiste, vous savez déjà qui est votre candidat à la présidence de la Commission, c’est l’actuel président du Parlement, le SPD Martin Schulz.

Une méthode pour l’Europe

Il faut terminer la construction de l’Europe en créant un exécutif, un législatif et une Cour de justice. La Cour de justice, elle existe, elle marche très bien. Le législatif a beaucoup de pouvoir, il lui en manque un seul, l’initiative législative. Le Parlement ne peut pas proposer de loi, il faut que ce soit la Commission qui la mette sur la table. En 2009, tout de suite après les élections européennes, la Commission a mis plus d’un an à démarrer ses propositions pour sortir de la crise, parce qu’elle avait beaucoup de problèmes d’homogénéité à résoudre. Alors que le Parlement, quatre mois plus tard, avait une solution de sortie de crise. Si on avait eu l’initiative législative, on aurait gagné quand même neuf mois.

Comment faire ? L’homme qui a raison, c’est Mario Draghi, le président de la BCE : ce qui n’est pas dans le traité, mais ce qui est bon pour l’euro, je le fais et le prochain traité écrira ce que j’ai fait. Dans ce cas-là, il faut soit une convention, soit probablement une assemblée constituante qui entreprenne la modification de l’organisation politique de l’Europe afin de la simplifier. Pour la première fois, elle aura deux garanties démocratiques. Il y avait déjà l’élection au suffrage universel des députés. Il y en aura une deuxième avec le choix du futur patron de la Commission. Tout devient beaucoup plus simple à partir de là.

Je souhaite un gouvernement politique de la zone euro. Je souhaite qu’à cette occasion on construise un budget fédéral pour venir au secours des pays en difficulté. Avec un budget fédéral, on construit des infrastructures, des écoles, des routes, des télécommunications, et même des quartiers entiers qu’on rebâtit avec de l’argent fédéral sous forme de prêt relais. Bref, je souhaite une organisation claire de l’Europe, en commençant par la zone euro où il manque une lecture politique pour ne pas passer un an à ne pas être solidaire.

Il faut d’autre part que l’Europe, par un processus financier qui pourrait être un emprunt, parce que l’entité juridique européenne n’est pas endettée du tout, finance les nouveaux métiers dont nous aurons besoin : les biotechnologies, les nanotechnologies, tout ce qui est l’univers du numérique et du satellitaire pour lequel nous avons 10 ans de retard, tout ce qui est de l’univers des transports transversaux, des voies fluviales et des chemins de fer, tout ce qui est de l’univers des industries de la transition énergétique durable.

Relations sociales, le retard français

Nous devons nous donner des armes claires pour compter dans le monde. Il y a deux conditions. La première est politique : le gouvernement de la zone euro et tout ce qui va avec. La deuxième est nationale : il faut que les pays membres qui sont retardataires, dont la France, régénèrent leur économie pour l’amener à un niveau compétitif. Il va y avoir cinq à sept ans de difficultés pour nous moderniser vraiment, parce qu’on a perdu beaucoup de temps. Mais c’est l’effort qu’il faut faire pour redevenir un acteur majeur de la compétition mondiale.

S’agissant de la France, c’est le système français qui est rouillé. Il faut dire une chose très nettement, notre pays souffre beaucoup de l’intrusion permanente de l’Etat dans les relations sociales. C’est aux partenaires sociaux de conclure des accords, même branche par branche. L’ANI (Accord national interprofessionnel) est un pas, mais c’est un accord pour l’instant encore très mineur.

Je suis partisan que sur chaque feuille de paie de salarié il y ait l’obligation de choisir un syndicat. Afin que l’ensemble de la population active dépolitise au maximum les syndicats. Ceux-ci représenteront alors l’ensemble des salariés et non pas des noyaux activistes ou des permanents. L’Etat n’est pas un acteur social. L’Etat est un contrôleur de l’équilibre social. Il faut moderniser notre pays en sortant de notre arrogance pour regarder autour de nous les relations sociales qui marchent, et les imposer progressivement dans le pays.

L’Etat est très égaré, et même un peu je dirais paniqué. Parce que l’Etat se trouve devant le mur des cases vides. Il n’a pas le courage politique – ce qui ne commence pas avec François Hollande – de restreindre les dépenses publiques en préservant l’essentiel. C’est quoi l’essentiel ? Education, santé d’abord, et naturellement, tout l’univers de la protection sociale qui est absolument fondamental, parce que c’est le gène du contrat social de ce pays. Si la protection sociale s’affaisse, les gens sont dans la rue.

Nous avons un problème majeur, c’est que depuis 11 ans nous n’avons pas voulu appliquer en France ce qui marchait dans les pays nordiques et en Allemagne. C’est-à-dire des accords sociaux, qui je dirais sont un accélérateur de compétitivité moyennant du donnant-donnant avec les salariés. Le point central passe par le transfert de charges sur ce qu’on appelle chez nous la TVA sociale. Est-ce un risque pour la consommation ? Si l’Etat voit que les ménages défavorisés sont pénalisés, il peut faire une exception pour le panier de la ménagère. Vous pouvez réintroduire des primes de vie, comme on le fait pour la rentrée scolaire. Il ne faut pas confondre politique fiscale et protection sociale !

Le maêlstrom du mille-feuille

Je “tourne” énormément en France. Je ne crois pas un instant que dans le tissu des PME qui forme quand même les 8/10 de la richesse de ce pays, on soit moins bon en France qu’en Allemagne, qu’en Scandinavie, ce n’est pas vrai du tout. Je ne crois pas que les Français soient moins productifs que les Allemands. Cela a même longtemps été le contraire, avant que l’Allemagne ne se remette au travail par la réforme Hartz Schröder. Je crois tout simplement que le système fiscal n’est plus bon. Je pense que la compétitivité française est en panne. Je pense que nous ne savons pas améliorer le coût du financement des services publics.

Nous avons en France une dispersion de l’autorité extrêmement importante : commune, agglomération, département, région, Etat, Europe, cela fait six niveaux. On est en train d’inventer les métropoles qui n’ont rien supprimé, mais se superposent. On en est administrativement à six ou sept échelons, et même juridiquement à sept ou huit.

On voit bien que dans cette affaire, il va falloir agir. Aucune région française, si ce n’est l’Ile-de-France et un peu Rhône-Alpes, n’a la vraie taille critique face à l’Allemagne. Ce n’est pas normal, c’est dangereux. Donc, il y a trop de régions en France. Il faut les inciter à collaborer entre elles dans un but de réunification plus tard, comme l’ont fait en Allemagne, il y a une quinzaine d’années, le pays de Bade et le Wurtemberg par le libre choix de la réunification.

On doit pouvoir, dans ce pays, rapprocher énormément de communes dans un lieu de gestion. Quant au département, oui ou non est-il encore utile à la population ? Ma réponse est non. C’est un guichet de consultation et un guichet social. Tout le reste doit être concentré sur la région. Dans un premier temps, il faut fondre les élus des départements avec les élus des régions. Puis, à chaque élection, supprimer un quota très important. C’est comme cela qu’il faut faire. Il ne faut pas commencer par supprimer des élus. Vous vous faites des adversaires qui empêchent les réformes !

Quant à l’Etat français, au fond, qu’est-ce qu’il devrait apprendre à faire ? Il devrait apprendre à gouverner par des fonctions régaliennes. Qu’est-ce que c’est qu’une fonction régalienne ? C’est une décision politique qu’une région ne peut pas prendre toute seule. Ce qu’une région doit faire, que l’Etat le laisse faire et contrôle ce qu’il a fait, mais ne le fasse pas à sa place. Actuellement, on est dans un millefeuille où l’Etat, les régions et les départements ont souvent les mêmes compétences. Le bon échelon, ce sont les agglomérations communales et la région.

L’Etat bloqué

Alors, pourquoi aussi ce système est-il bloqué ? Vous voyez bien, l’Etat n’est plus considéré. Dans un premier temps de notre histoire, après la deuxième Guerre mondiale, l’Etat jacobin a été très utile parce qu’il a accéléré la reconstruction de la richesse de ce pays en recourant au débat. Aujourd’hui, le chef a dit et tout le monde signe. En superposant les cinq ans d’élections législatives sur le même calendrier que les cinq ans de présidentielle, on a affaibli un Parlement qui était déjà très atrophié. Vous savez, c’est un peu une honte quand vous êtes à Bruxelles de comparer le Bundestag ou les Communes britanniques avec le Parlement français. Il est temps aussi de réfléchir à intégrer les forces politiques qui représentent un courant important au Parlement, qu’on les aime ou qu’on ne les aime pas.

L’élite, une bourgeoisie de fonction

Ce système est également paralysé parce que nous avons fabriqué une élite issue des mêmes moules. Pourquoi ne voit-on pas de grands avocats à la tête des grandes administrations ? Pourquoi ne voit-on pas d’anciens grands chefs d’entreprise ou de très grands syndicalistes ? Je rappelle que monsieur Hartz, qui a fait la réforme Schröder, était l’ancien DRH de Volkswagen, et qu’il venait lui-même du syndicalisme. Pourquoi ne voit-on pas cette mixité des couches sociales à la tête des grandes administrations, ni au gouvernement et de moins en moins au Parlement ? Pourquoi ne les voit-on pas ? Parce que petit à petit, notre système des grandes écoles, que je ne condamne pas, fabrique des gens généralement de bonne qualité. Mais pour gouverner, l’hyper-intelligence est aussi dangereuse que la cécité.

C’est quand même extraordinaire de voir une sorte de caste sociale formée dans une école au même moment, la même année, dans la même ambiance avec les mêmes profs. Vous savez, comme le retour vers le futur, ils se trouvent translatés tout d’un coup tous ensemble, même au gouvernement. La promotion Voltaire (ENA) dont tout le monde se félicite actuellement me semble être une sorte de déformation de ce système, très clairement, oui.

J’ai fait autrefois une émission qui s’appelait La Photo de classe. On prenait quelqu’un sorti de l’école et on voyait ce qu’il était devenu. Là, vous n’avez pas beaucoup à chercher, vous n’avez pas besoin de parler à tout le monde, ils sont là. Ils logent dans deux kilomètres carrés. Ce n’est pas normal, bien sûr que c’est dangereux. Ce n’est pas la première fois que ça arrive. Mais cette fois, c’est une concentration plus visible. On est allé progressivement vers un défaut qui est l’hyper-sélection d’une classe sociale.

On a bien créé, comme en 1784, une bourgeoisie de fonction. Il faut y mettre un terme, non pas en les jetant par la fenêtre, mais en commençant à organiser la mixité dans les grandes administrations centrales, dans les grandes administrations territoriales, au gouvernement, au Parlement. Si nous voulons que notre pays n’ait pas une rupture d’équilibre, comme on l’a vu en 1957.

Ce que j’entends par mixité, c’est non seulement la parité femme-homme, cela est en cours. C’est aussi les origines sociales et la formation. Je vais prendre un exemple, monsieur Krasucki, syndicaliste éminent de la CGT, maintenant disparu, il n’avait pas fait polytechnique, ni l’ENA, ni HEC, mais c’était un dirigeant remarquable. Je vous en sors comme cela un paquet. Cela n’élimine pas ceux qui sortent des grandes écoles, mais ils ne peuvent pas tout cannibaliser. Il ne faut pas organiser une sorte de noblesse de robe, de bourgeoisie de fonction, c’est dangereux. Or, nous nous laissons faire, nous ne dirigeons plus nos structures, ni les hommes et les femmes chargés de les animer. Nous sommes à un moment où il va falloir beaucoup de courage politique pour faire avancer des réformes.

Une immigration intelligente

S’agissant de l’immigration, depuis le regroupement familial qui date de Giscard d’Estaing président de la République, nous n’avons pas voulu ouvrir de débat. Est-ce que la France est un pays qui a besoin de l’immigration ? Réponse : oui ! Elle a un besoin économique de l’immigration, moins que l’Allemagne, mais elle en a besoin. Moins que le Canada, mais elle en a besoin. Comment devons-nous poser le problème ? Il y a ceux qui demandent le droit d’asile pour des raisons de persécution, de guerres, etc. C’est un droit que la France ne doit pas refermer, mais qu’elle doit amplifier. De tout temps, la France a été une terre d’asile. Ces années-ci, l’asile s’est plutôt recroquevillé. Ce n’est pas normal.

Puis, il y a l’immigration pour des raisons économiques. Ceux qui ont faim, ceux qui cherchent du travail, et ceux dont on a besoin pour faire fonctionner une partie de notre économie, notamment les postes que nous ne voulons plus occuper. Pour cela, il faut avoir une loyauté vis-à-vis de la nation, si je puis dire, de souche, celle qui réside déjà ici ; mais aussi vis-à-vis des entrants. On ne peut pas aller chercher des gens dont on veut les bras, mais dont on ne veut pas voir la tête. Un jour, cela posera des problèmes.

Il n’y a pas de bon système absolu, mais il y en a de moins mauvais que d’autres. Il y a le système australien, qui est d’ailleurs assez sévère. Il y a le système canadien, qui dit quoi ? Chaque province dresse, dans sa loi de finances, les besoins en main- d’œuvre – prévisions d’emploi et d’immigration – nécessaire pour l’année suivante au bon fonctionnement de l’économie. La demande est transmise à l’Etat fédéral qui procède, sans modification, au recrutement des gens dont a besoin Toronto, le Québec, la Colombie britannique, etc. Notamment par le biais des 130 ambassades du Canada. Ensuite, au bout de deux ou trois ans, la nationalité canadienne peut être obtenue.

Nous devons installer ce système en Europe. Chaque pays doit dire à l’Union, à la Commission européenne, le nombre d’immigrés dont il aura besoin pour faire fonctionner son économie l’année suivante. Moyennant quoi l’Etat s’oblige à respecter des devoirs, c’est-à-dire de donner aux entrants les moyens d’apprendre la langue puisqu’il y a un emploi à la clé. Chez nous, il faut attendre 10, 15 ou 20 ans sans certitude d’avoir la nationalité. Il faut un délai beaucoup plus court, comme au Canada.

Le corollaire, c’est que l’Union européenne doit s’obliger à contrôler ses frontières naturelles, terrestres ou maritimes, en équipant sérieusement Frontex en bateaux, en patrouilles, en hélicoptères de surveillance. On doit aller jusqu’au bout de cette logique ! Dans ce système, l’immigration n’est pas sauvage. Elle est contrôlée, moyennant quoi il y a de la prévention en Méditerranée et dans l’Atlantique.

L’autre étape consiste à faire tous les efforts financiers nécessaires à l’intégration des immigrés, notamment les enfants. C’est un système rationnel mais dur puisqu’il limite l’immigration aux besoins économiques. Au lieu de cela, nous sommes les pourvoyeurs de l’extrémisme à cause de l’absence de solution. Les gens voient bien que tout cela n’est pas contrôlé et le ressentent comme envahissant. Il faut réagir si nous voulons vivre dans une démocratie et non pas à avoir des Chavez aux petits pieds qui prennent le pouvoir dans deux ou trois pays européens. Qui sait si un jour, nous autres on ne sera pas exposé. Je ne connais pas le féminin de Chavez. Allez, va pour Chavette !

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