02.12.2012

Congrès de Valence : Discours de Philippe Vigier

Mes chers amis, mes chères amies, 

Nous voici une nouvelle fois réunis nombreux, à Valence, ville chère à mon cœur. 

J’y suis né il y a quelques années et je suis heureux de vous y retrouver aujourd’hui pour un de ces moments chaleureux et conviviaux qui marquent à jamais nos mémoires de militants et nous font tant aimer notre famille politique. 

Mes premiers mots seront pour toi, Hervé. 

Je tiens à te féliciter pour ton élection claire, nette et incontestable. 

Cette élection témoigne de la confiance intacte que te portent les militants et les élus du Nouveau Centre. Elle vient récompenser ta constance et ton courage, ta fidélité à nos valeurs et ton dévouement au service de notre famille politique. 

Je tiens également à remercier Patricia Brunel-Maillet et Noubar Kechichian ainsi que toute l’équipe du Nouveau Centre pour l’organisation de ce congrès ainsi que les bénévoles. 

Je remercie également Jean-Marie Cavada et Jean-Léonce Dupont pour l’organisation des débats et tables rondes.

Je tiens enfin à vous remercier toutes et tous de votre mobilisation : elle n’aura jamais failli depuis 2007. 

Cinq années se sont écoulées et trois congrès se sont tenus depuis l’acte de résistance qu’a constitué la création du Nouveau Centre. 

Nous sommes les gardiens du temple qui avons refusé de voir notre famille politique expirer son dernier souffle, nous qui avons refusé de suivre François Bayrou dans son aventure solitaire, pour œuvrer ensemble avec ardeur à prolonger l’élan centriste humaniste, européen, social et libéral. 

Quand certains confondaient indépendance et isolement, quand d’autres avaient tout simplement renoncé à leur indépendance en choisissant le parti unique, nous avons fait le choix, au Nouveau Centre, d’être un partenaire loyal, exigeant et clairvoyant de la majorité présidentielle. 

Devons-nous aujourd’hui regretter ce choix ? Non ! 

C’était le choix de l’action, c’était le choix des réformes attendues par le pays depuis plus de trente années. Nous avons assumé l’exercice du pouvoir, accepté sa part de désillusions et sa part de succès. 

Pendant ces cinq années, le centre s’est divisé, s’est éparpillé. Nous étions isolés et parfois moqués, trop souvent inaudibles et invisibles et les commentateurs de la belle société parisienne nous avaient déjà condamnés à disparaître. 

 

Dans la tempête, nous avons porté le flambeau d’un centre moderne, indépendant et autonome, faisant le choix de la clarté des alliances. 

Dans la tempête, nous sommes parvenus à conserver notre autonomie financière et notre autonomie politique malgré la défaite et malgré la vague rose que vient de subir la France au printemps dernier. 

Il y a eu des moments formidables : les conventions thématiques pour bâtir le projet du Nouveau Centre mais également la Campagne présidentielle.

Ces cinq premières années d’existence ont été exigeantes, difficiles, éreintantes pour notre parti. Elles ont achevé de me convaincre que ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts. 

Chers amis, 

L’automne 2012, c’est un moment heureux avec la création de l’Union des Démocrates et Indépendants qui s’engage aujourd’hui sans réserve dans la voie que, depuis cinq années, nous avons tracée, à force de courage, de passion et de foi.

Je veux remercier Jean-Louis Borloo pour avoir su nous rassembler, pour avoir su nous convaincre un à un que nos convictions devaient l’emporter enfin sur nos égos, que notre devoir de rassemblement était plus important que nos compétitions et nos rivalités internes, que nous n’avions pas le droit de disparaître et de vous abandonner, vous qui avez tant donné à cette famille politique. 

Je suis persuadé que ce nouveau parti peut et doit avancer dans un esprit de rassemblement et d’écoute, avec une attention et un respect de tous les instants pour les sensibilités qui le composent, avec une conscience aigüe de l’immense responsabilité qui lui revient et une volonté farouche de dépasser ensemble le passé et les blessures pour bâtir ensemble demain une offre politique incontournable attendue par les Français et les Françaises, mais attention tout reste encore à faire.

Vous êtes toutes et tous engagés par cette démarche de rassemblement. Vous plus que les autres car Les CENTRISTES est devenu un point d'ancrage du rassemblement de la famille centriste et sera une force incontournable au cœur de l’Union des Démocrates et Indépendants. 

Je forme le vœu que nous puissions aller au bout de ce rassemblement et que l’Union des Démocrates et Indépendants devienne la grande cathédrale qui accueillera en son sein toutes les chapelles centristes et rassemblera de manière plus large encore pour prendre le leadership de l’opposition. 

Mes chers amis, nous n’avons rien à craindre d’une intégration dans un grand parti.

Vous n’avez rien à craindre de ce rassemblement : non seulement votre identité sera préservée comme elle l’a toujours été mais enfin, elle sera reconnue. 

L’Union des Démocrates et Indépendants n’est pas et ne sera pas une machine à broyer Les CENTRISTES. 

Si vous êtes forts dans vos territoires, si vous êtes des acteurs quotidiens du rassemblement, l’Union des Démocrates et Indépendants sera la force d’alternance qui vous permettra d’être écoutés et entendus.

Nous sommes aujourd’hui à la croisée des chemins. Nous devons répondre aujourd’hui à trois questions :

Oui ou non notre voix est-elle suffisamment entendue ? 

Oui ou non voulons-nous peser davantage et défendre nos valeurs, nos idées et faire valoir nos propositions ? 

Oui ou non voulons-nous un jour gouverner la France ? 

Enfin, si nous réussissons ce pari, nous n’aurons plus jamais tort d’avoir raison trop tôt.

Nous allons être écoutés quand nous défendrons les libertés, toutes les libertés, quand nous dirons qu’il faut une société décentralisée, ou tout ne procède pas du sommet, une société qui fait confiance aux forces vives du pays, aux intelligences et aux talents. 

Nous allons être écoutés quand nous dirons, que l’on peut parler d’équité et de justice sans cautionner l’assistanat et la fraude, car ce sont l’assistanat et la fraude qui vont faire voler en éclat la solidarité spontanée de la nation toute entière vis-à-vis des plus fragiles. 

Ce sont l’assistanat et la fraude qui génèrent les crispations et qui poussent la France à se réfugier dans le vote extrême. 

Nous allons être écoutés quand nous parlerons de notre Europe, cher Jean-Marie, pas celle des technocrates et des marchés, mais celle qui protège ses citoyens et pèse dans la compétition mondiale, celle qui pourra être le gardien de nos valeurs dans la course effrénée à la mondialisation, celle qui rendra à nouveau à la France la maîtrise de son destin. 

Nous allons faire du bruit ! Nous allons dépoussiérer le discours politique ! 

Nous allons renverser la table et ce sont l’Union des Démocrates et Indépendants et Les CENTRISTES que les Françaises et les Françaises vont écouter et vont choisir ! 

Je vous le dis avec confiance : l’Union des Démocrates et Indépendants ne sera pas la réunion des forces de l’inertie. Ce rassemblement sera celui de l'indépendance, de la liberté de pensée et de la liberté de parole, pleinement retrouvée, pleinement utilisée. 

Au sein de ce rassemblement, nous allons pouvoir dire notre France, celle dans laquelle se reconnaissent la majorité Françaises et les Français. 

Notre France, elle est fatiguée des slogans électoralistes qui la confortent dans des oppositions stériles.

Notre France, elle veut que la modération et la modernité guident l'action politique mais elle ne supporte plus que les tabous, les idéologies et la bien-pensance interdisent qu’on parle sans détours de la peur du chômage, de la hantise de l’insécurité, de l’immigration et des laissés pour compte de la mondialisation. 

Notre France, elle étouffe, elle s’éteint de ne plus rien pouvoir entreprendre, de ne plus rien pourvoir tenter, elle se meurt de ne plus avoir de perspectives, de possibilités et courbe l’échine en silence sous les contraintes, les impôts, l’ingratitude et les humiliations. 

Notre France, elle n’a plus la parole depuis trop longtemps. Elle n’ose plus proposer alors même qu’elle a les solutions. Elle doit se contenter d’écouter les élites et les notables qui, de Paris, se regardent le nombril, tournent en rond et lui expliquent ce qu’il est bon de penser. 

Alors, nous allons lui rendre la parole. Nous allons répondre à ses angoisses et incarner ses espérances au sein d’une opposition constructive et déterminée portée par Les CENTRISTES et l’Union des Démocrates et Indépendants. 

Nous ne voulons pas de la France de François Hollande.  

Nous ne voulons pas d’une France qui finance son clientélisme à crédit et s’endette toujours plus et refuse la règle d’or.

Nous ne voulons pas d’une France médiocre, dans laquelle nous sommes toutes et tous tirés vers le bas. 

Nous ne voulons pas d’une France dans laquelle les énergies sont étouffées par les contraintes et dans laquelle la réussite est suspicieuse. 

Nous ne voulons pas d’une France dans laquelle l’assistanat constitue la seule réponse au chômage.

François Hollande et Jean-Marc Ayrault sont au pouvoir depuis six mois. Six mois de mensonges, six mois d’errements, d’immobilisme, de fautes et d’erreurs. 

Ils nous avaient dit que seuls les riches allaient payer, ils ont même agité le chiffon rouge d’une taxe à 75% pour nous en persuader. 

Ils nous ont assuré que neufs contribuables sur dix ne seraient pas concernés par leurs hausses d’impôts. 

Combien y a-t-il de riches parmi les neuf millions de salariés effectuant des heures supplémentaires qui vont perdre en moyenne 500 euros de pouvoir d’achat par an ? 

Combien de riches parmi les dix millions de foyers qui seront frappés par le gel du barème de l’impôt ? Combien de riches parmi les familles qui vont payer plus d’impôts avec la remise en cause du quotient familial ? 

Combien de riches parmi les 7,5 millions de retraités qui vont voir leur retraite amputée ? Combien de riches parmi les 10 millions de salariés qui vont subir de plein fouet l’augmentation du forfait social ? 

Combien de riches, enfin, parmi les travailleurs indépendants, artisans, commerçants et auto-entrepreneurs, dont les cotisations sociales vont être augmentées de plus d’un milliard d’euros alors qu’ils n’ont jamais autant souffert de la crise ? 

Mes chers amis, 

Ils nous avaient dit que la TVA sociale était injuste et inefficace. 

Ils ont donc inauguré leur quinquennat en la supprimant et comme si cela ne suffisait pas, ils ont alourdi la fiscalité des entreprises avec un choc fiscal de 27 milliards d’euros  en six mois ! 

Aujourd’hui, ils nous disent qu’il faut augmenter la TVA pour financer 20 milliards de crédit d’impôt pour les entreprises !

Trop tard ! Trop peu ! Le compte n’y est plus, le rapport Gallois oublié et l’imposture est révélée au grand jour ! 

Ils nous avaient dit que le chômage allait baisser. Depuis six mois, les chiffres du chômage n’ont pas augmenté, ils ont explosé ! 

Et devant quatre cents journalistes, François Hollande nous annonce il y a un mois à peine que le chômage allait continuer d’augmenter pendant un an au moins, sans annoncer la moindre mesure pour lutter contre ce fléau. 

Injustices, récession économique, explosion du chômage et aggravation de la crise sociale : voilà le bilan de la gauche au pouvoir. 

Alors face à ce gouvernement qui chaque jour rajoute de la crise à la crise, l’Union des Démocrates et Indépendants et Les CENTRISTES ne pourront pas se contenter de dénoncer et de s’opposer. 

Nous devons devenir, aux yeux des Françaises et des Français, une force d’alternative crédible et incarner une espérance. 

La France est en train de subir la marche implacable d’un monde qui ne l’attend pas. Elle est aujourd’hui tirée de sa torpeur par la brutalité de la mondialisation et elle regarde le monde basculer vers l’Asie, convaincue qu’elle pourra continuer d’ignorer longtemps encore les contours d’un monde nouveau qui se dessinent à toute vitesse. 

 

Alors, nous faisons un constat simple, un constat de courage et de vérité. 

Il est impossible de maintenir un peu plus encore sous assistance respiratoire un Etat-providence dont les fondations s’effritent au rythme des crises successives. 

Au Nouveau Centre, nous croyons en l’énergie formidable de la France, dans sa capacité éprouvée à sortir plus forte des épreuves. Nous faisons confiance aux intelligences et aux talents qui constituent le capital le plus précieux pour bâtir ensemble un avenir meilleur.

Nous sommes convaincus que ce sont les hommes du passé qui nous disent que tout a déjà été essayé. 

Alors mes chers amis,

Je veux vous dire quelle est ma conviction. Je suis persuadé que nous devons en finir une fois pour toutes avec les vieilles recettes. 

Je suis convaincu qu’il est temps d’oser des propositions inédites, fortes et sans compromissions ! 

Il faut en finir avec cet état obèse, qui décide de tout, qui méprise les territoires et les entreprises, qui écrase le pays d’impôts et de procédures et fait peser une chape de plomb sur toutes nos forces vives. 

Je vous propose un nouvel acte fondateur de la décentralisation, cher Jean-Léonce. 

L’Etat qui fait tout, c’est fini ! Qu’il s’occupe enfin de ce qu’il sait faire – la défense, la sécurité, la justice et les affaires étrangères – et qu’il rende sans délais le pouvoir et fasse confiance aux forces vives du pays en transférant toutes les autres compétences aux collectivités territoriales. 

Ce sont elles qui connaissent les réalités du terrain, ce sont elles qui connaissent les attentes des entreprises et de la population. 

Je propose donc la création de deux échelons : 

-     des grandes régions, dotées du pouvoir législatif, qui seront chargées de la stratégie économique et de l’aménagement du territoire ; 

-     des départements, des grandes intercommunalités et des communes renforcés qui s’occuperont de la gestion de proximité.

Toutes les autres couches du mille-feuille doivent être purement et simplement supprimées. Parce qu’elles coutent trop cher ! Parce qu’elles sont inutiles et inefficaces et parce qu’elles parasitent les initiatives et brisent les énergies !

Mes chers amis, 

Je veux aussi vous parler de compétitivité parce qu’un pays dans lequel le Ministre de l’Industrie en est réduit à excommunier des entreprises, ce n’est pas un pays qui peut se redresser. 

Je vous fais quatre propositions simples pour renouer avec la croissance et l’emploi : 

1.    Premièrement, il faut mobiliser d’urgence le trésor dormant que constitue l’épargne privée. Il faut inciter les Françaises et les Français à se tourner vers l’économie réelle : ce sont 223 milliards d’euros qui peuvent, qui doivent être drainés vers le financement des entreprises pour soutenir leur politique d’innovation et leur développement international ; 

2.    Deuxièmement, je propose un pacte simple pour alléger les contraintes qui pèsent sur l’activité des entreprises. Chaque fois qu’une norme sera créée, 10 doivent être supprimées. Il faut laisser respirer ceux qui créent, ceux qui innovent, ceux qui prennent des risques !

3.    Troisièmement, je propose que le coût du travail soit massivement allégé et que les salaires soient revalorisés. Je ne veux pas de la timide TVA sociale votée en février dernier. Je ne veux pas plus de l’usine à gaz socialiste que sera le crédit d’impôt. Je propose une augmentation du taux normal de TVA de 5 points, qui pèsera sur les produits importés, et qui permettra de relancer la compétitivité française !

4.    Enfin, il faut remettre complètement à plat le droit du travail et casser sa rigidité. Ma proposition est simple : un nouveau contrat de travail à droits progressifs mieux adapté aux contraintes marché du travail. Arrêtons d’opposer une rigidité totale à un marché du travail d’une instabilité permanente. Perdre son boulot, c’est toujours un drame, mais être certain de ne plus pouvoir en retrouver, c’est pire encore. Dans un monde qui bouge tout le temps, la solution c’est la souplesse ! 

Nous seuls pouvons porter ce message au sein de l’Union des Démocrates et Indépendants et nous allons le porter demain, dans les territoires, au plus près des attentes des Françaises et des Français. 

Notre objectif est désormais clair : nous devons nous renforcer encore, nous devons peser davantage pour faire de l’Union des Démocrates et Indépendants la première force territoriale. 

Nous devons être présents au rendez-vous des élections municipales, régionales et européennes. 

Mes chers amis, 

Ne vous trompez pas de combat, ne perdez pas de temps et mobilisez-vous : 2014, c’est demain ! C’est dès aujourd’hui que nous devons, que vous devez, vous mettre en ordre de bataille. 

Allez dans les territoires, dans tous les territoires, parler aux Françaises et aux Français, montrer leur que vous les connaissez, allez-vous imprégner de leurs angoisses, vous nourrir de leurs expériences et répondre à leurs espérances. 

Dites-leur que la France, c’est eux ! Que la force au cœur de l’Union des Démocrates et Indépendants, c’est nous !

Dites-leur que nous sommes prêts ! Dites leurs que nous avons un projet, l’envie et la capacité de gouverner et qu’ensemble nous allons faire de la France un pays dans lequel s’ouvre à nouveau le champ de tous les possibles ! 

Hervé, je sais que tu sauras mener ce combat. J’ai confiance en toi. Je sais que vous avez confiance en lui. 

Je vous remercie. 

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