Mardi, la France a une nouvelle fois été prise en otage par le gouvernement. Alors qu’elle devait débattre de l’emploi, première préoccupation des Français, l’Assemblée nationale s’est transformée en vitrine des divisions de la gauche.
En dépit des reculs qui ont vidé le texte de sa substance et des stratégies de couloir pour acheter les uns et les autres, la majorité de gauche n’existe pas. Ce spectacle affligeant contraint Manuel Valls à utiliser le fameux article 49-3 de la Constitution, dont François Hollande qualifiait il n’y a pas si longtemps l’usage de "brutalité" et de "déni de démocratie".
Une nouvelle fuite en avant
Ce n’est hélas pas la première fois que le président de la République sacrifie l’intérêt général sur l’autel des convenances personnelles.
N’est-il pas le président normal se vantant de préférer le train à l’avion "par souci de proximité et d’économie" et débarquant en Falcon à Tulle pour déposer un bulletin de vote ? N’est-il pas le donneur de leçons exigeant de ses ministres qu’ils ne cumulent pas leurs fonctions avec un mandat local et soutenant l'investiture de Jean-Yves Le Drian à la région Bretagne ?
"La politique, c’est de faire des promesses et de les tenir". On sait depuis longtemps que le président en est bien incapable. Mais serait-ce trop lui demander de faire preuve d’un minimum de cohérence ?
Car cette nouvelle fuite en avant ne démontre qu’une chose : que son gouvernement ne dispose ni des moyens nécessaires pour conduire la mission qui lui a été confiée par le peuple français, ni du soutien pour mener les réformes dont ce pays a tant besoin.
Le travail parlementaire foulé au pied
Alors qu’il a déjà utilisé par trois fois la procédure du 49-3 lors du vote de la loi Macron, Manuel Valls foule au pied le travail des parlementaires. Une quatrième application est pitoyable, car elle clôture le débat avant même que la représentation nationale ait pu voter le moindre amendement !
L’UDI a bien évidemment déposé une motion de censure avec les députés Les Républicains. Cette initiative est une réponse à la gravité de ce que nous vivons aujourd’hui. Qu’il soit en effet contraint d’engager sa responsabilité sur un projet de loi vidé de toute ambition de réforme témoigne de l’impasse dans laquelle François Hollande a mené notre pays.
Face à cette situation intenable, chaque seconde qui passe est une seconde perdue pour la France. Au moment où le gouvernement a pour seul horizon l'immobilisme et pour seule issue le renoncement, les frondeurs doivent sortir de l’hypocrisie et montrer qu’ils s’opposent véritablement à l'exécutif en le renversant.