Le référendum britannique pour décider de la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne approche et son résultat n’a jamais paru aussi indécis. Le débat sur le Brexit tourne même au cauchemar pour le Premier Ministre David Cameron qui a vu son Ministre du Travail démissionner et l’opinion publique divisée à 50 % pour et 50 % contre cette sortie.
Soyons clairs, le Brexit serait un très mauvais calcul économique pour le Royaume Uni. Le Medef britannique estime la facture à 130 milliards d’euros et près d’un million d’emplois perdus d’ici à 2020.
Malgré cette perspective, les partisans du Brexit sont de plus en plus nombreux. Il faut y voir la traduction d’une rupture entre classes dirigeantes pro-européennes et le reste de la population. Aux yeux de beaucoup, l’Union Européenne représente une machine technocratique au service des puissances financières.
La question que le Brexit pose à l’Europe est fondamentale : l’Union Européenne saura-t-elle changer de visage et de discours pour offrir enfin une vision, un cap et un projet collectif à ses habitants ? L’UE ne souffre pas tant d’un déficit démocratique que d’un déficit de projet audible, concret, en phase avec les attentes des populations. A l’heure où les menaces se multiplient : terrorisme, vagues migratoires incontrôlées, chômage de masse, l’Europe apparaît plus que jamais éloignée, déconnectée, impuissante.
Brexit ou non, l’Europe doit faire de ce référendum un temps crucial pour repenser son modèle sous peine de s’enfoncer dans une crise grave et durable.