Madame la ministre, l’école, la base de la nation de demain, est en péril. Une fois de plus, vous voulez appliquer à la hussarde, dès la rentrée prochaine, une réforme pour tous les niveaux. Jamais cela ne s’était produit : de la sixième à la troisième, sans concertation, sans préparation, avec des journées de formation pour les enseignants qui n’ont pas eu lieu, ou si peu, dans une ambiance catastrophique, tant le rejet est grand !
Démotivation et colère devant tant d’indifférence à un terrible sentiment d’abandon, voilà le ressenti de celles et ceux qui sont chargés de former la jeunesse française. J’ai entendu employer le terme de «mépris» à propos de la hiérarchie et, plus particulièrement, des services du ministère.
Mal pensée, mal conçue, mal préparée, mal expliquée, cette réforme paraît impossible à mettre en œuvre au plan pratique comme pédagogique.
Avec la compression des moyens horaires, on va vers la suppression de la plupart des options pédagogiques, tels les dispositifs bilangues.
Avant de simplifier l’orthographe pour en faciliter l’apprentissage, il eût été plus sage de maintenir des heures de français au collège, plutôt que de faire perdre de deux à six heures de cours par semaine – ce qui, contrairement à vos dires, sera le cas – pour des ateliers censés distraire les enfants qui s’ennuient en classe.
Cette réforme est une catastrophe annoncée. Enseignants et élèves ne méritent pas cela!
Quand allez-vous, madame la ministre, écouter ces professeurs, acteurs de terrain, véritables « sachants » du milieu éducatif, et revoir une réforme destructrice de la qualité de l’enseignement ? Il faut absolument agir en revenant sur une mise en œuvre précipitée. Quand allez-vous écouter vos concitoyens, tous opposés à la réforme ?