16.04.2018

Syrie : Hervé Morin estime que la réponse de la France était « adaptée »

Hervé Morin rappelle que le Président de la République s’était engagé à agir en cas de franchissement d’une certaine ligne rouge. Il était donc « difficile » de ne pas réagir selon lui.

Hervé Morin, président des régions de France, était l’invité ce lundi matin de Territoires d’infos, sur Public Sénat. Interrogé sur la Syrie, il admet que les frappes menées par la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne étaient une réponse « adaptée ». Ces frappes ont eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi dernier, en réponse à la présumée attaque chimique menée par le régime de Bachar Al-Assad à Douma. Plusieurs sites syriens impliqués dans la production et le stockage d’armes chimiques ont été visés.

Hervé Morin approuve le format de cette intervention et rappelle qu’il fallait « absolument » éviter « l’engrenage » et les « dégâts collatéraux sur les troupes russes ». « Je considère que la Communauté internationale face à l’abject doit répondre » déclare-t-il.

Pour le président de la région Normandie, Emmanuel Macron n’avait pas vraiment le choix de riposter : « Dès lors que le chef de l’État s’était engagé profondément sur cette question (…) on était en quelque sorte dans une canule, il était difficile ensuite de ne pas réagir ».

Cependant, l’ancien ministre de la Défense regrette le manque de preuves formelles provenant de « sources françaises » et attend les conclusions du rapport de l’OIAC (l’organisation pour l’interdiction des armes chimiques).

Il conclut que ce ne sont pas ces frappes qui permettront de « trouver une solution politique », et que la solution politique dépend de « l’Iran et la Russie ».

 

Par ailleurs, Hervé Morin s’est dit ce matin déçu des deux interventions télévisées du chef de l’État. Il attendait notamment Emmanuel Macron sur les thématiques des territoires, de la ruralité et de la politique agricole lors de son interview au JT de TFI par Jean-Pierre Pernaut jeudi dernier, mais selon lui, il n’en a pas dit « un mot ».

Quant au second interview, il s’agissait selon lui « plus d’un débat sinon un combat » et aucune réponse concrète n’a été apportée. Le président de la région Normandie regrette que le chef de l’État n’ait pas parlé de sujets « liés » au lieu où il se trouvait.

Plus généralement Hervé Morin considère que le Président ne « calcule pas les territoires » et se demande s’il ne serait pas en « voie de giscardisation ». Il cite l’exemple de Valéry Giscard-d'Estaing et de sa perte de lien avec les Français au court de son septennat ». « Souvent, et les deux exercices médiatiques de jeudi et dimanche m’amènent à le penser de plus en plus : l’Élysée ça isole considérablement » conclut-il.

Hervé Morin s’inquiète d’une éventuelle « centralisation du pouvoir ». En effet, « tous les pays qui réussissent sont des pays décentralisés ou fédéraux. Les pays jacobins/centralisés sont des pays qui échouent parce que l’État est empêtré dans ses interministériels, dans ses règles, par le principe d’égalité qui fait que l’on ne peut pas différencier les politiques selon les territoires qu’on des particularités » Il revient sur la réforme de l’apprentissage telle que proposée aujourd’hui, considérant qu'elle sera un « échec gigantesque ».

Enfin, en ce qui concerne la dette et l’ouverture à la concurrence de la SNCF, Hervé Morin rappelle que « la dette de la SNCF doit être éteinte dans le schéma de l’ouverture à la concurrence ». Celle-ci « ne doit pas être fictive. Elle doit correspondre réellement à la capacité d’avoir une prestation de qualité moins chère ».

 

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