L’école est le socle de notre pacte républicain et le premier maillon de l’intégration. Nous ne pouvons tolérer son affaiblissement systématique depuis 2012. Depuis cette date, vous avez voulu effacer l’excellence républicaine en supprimant les bourses au mérite ; vous avez voulu supprimer l’exigence au collège en encourageant un véritable nivellement par le bas par la fragilisation de l’apprentissage de l’histoire et du latin ou la suppression des classes bilangues et des classes européennes ; vous avez voulu nier l’évidence en imposant aux enfants, aux parents et aux collectivités territoriales de nouveaux rythmes scolaires épuisants, coûteux et inutiles ; vous continuez de cultiver des divergences profondes avec l’ensemble de la communauté éducative, notamment en l’ignorant.
Aujourd’hui, vous choisissez d’offrir des bourses de mille euros aux élèves en décrochage scolaire. Sans responsabilisation, sans suivi ni personnel encadrant, cela reviendra à encourager les jeunes les plus faibles à sortir du système scolaire et à les marginaliser. Au lieu de ces primes à l’école buissonnière, la lutte contre le décrochage devrait passer par des actions de prévention sérieuses et un accompagnement dès l’école primaire, en assurant notamment la maîtrise de la lecture et de l’écriture pour tous.
L’apprentissage du français doit être prioritaire sur celui d’une autre langue, surtout si ce dernier risque de renforcer un sentiment communautariste. Il faudrait également renforcer le rôle des parents et les responsabiliser davantage. Enfin il faudrait développer l’apprentissage pour réintégrer les jeunes dans un parcours de formation. Madame la ministre, quand allez-vous abandonner l’idéologie du saupoudrage pour vous attaquer enfin aux véritables maux de l’école et proposer de véritables réformes de fonds pour notre système éducatif ?