Tribune parue dans Le Huffington Post
Le temps est venu pour les centristes de tourner définitivement la page de leurs divisions.
Cette situation était d’autant plus paradoxale que nous défendions les mêmes valeurs et les mêmes idées, alors que le PS et l’UMP, profondément divisés sur le fond, avaient su rester unis dans leur organisation politique afin de préserver la puissance de leur monopole.
Je ne vois pas le lien idéologique qui unit encore Manuel Valls à Arnaud Montebourg, je vois bien en revanche tout ce qui m’unit à François Bayrou. La stratégie politique et la bipolarisation redoutable provoquée par nos institutions nous ont pour un temps séparé mais nos valeurs sont toujours restées communes. Elles nous permettent aujourd’hui de nous retrouver.
Notre rapprochement avec le Modem est la suite logique de la création de l’UDI et auparavant de celle du Nouveau Centre. Un même fil d’Ariane réunit et réunira ces différentes périodes.
Avec nos parlementaires, j’ai créé Les CENTRISTES en 2007 pour éviter la disparition de notre famille politique refusant de rompre avec nos alliances traditionnelles et ne confondant pas indépendance et isolement.
Le rassemblement d’aujourd’hui est en quelque sorte la récompense de cette volonté et la confirmation de la justesse de cette stratégie. Notre union se fera sur des bases parfaitement claires : le rassemblement des centristes se situe dans l’opposition et la majorité de demain se fera avec la droite républicaine et uniquement avec elle.
Dans nombre de pays, le centre est tantôt de gauche, tantôt de droite, au gré des résistances aux dynamiques de progrès. Ce n’est pas le cas en France en raison de la fossilisation idéologique de la gauche française et du refus du parti socialiste de mettre un terme définitif à ses alliances avec le parti communiste et l’extrême-gauche. Le centre français est donc un centre-droit, partenaire minoritaire ou majoritaire des coalitions de droite et du centre. C’est ce que j’ai toujours défendu face à l’idée de centre indépendant de François Bayrou.
De toute façon, seul, on ne peut ni gagner, ni gouverner : c’est aussi l’exemple de gouvernance de temps de crise que nous donnent nos amis allemands ou britanniques.
Le regard tourné vers l’avenir, nous avons désormais vocation à nous présenter rassemblés à toutes les élections, dans le respect de nos parcours et de nos sensibilités, à l’écart des extrémismes et au service des Français et du renouvellement de la vie politique.
Pour autant, le rapprochement que nous initions ne saurait se réduire à la formation d’un cartel électoral en vue des prochaines échéances municipales et européennes. Notre démarche s’inscrit dans un processus de fond, une dynamique de long terme qui doit nous permettre de retrouver notre unité avec des alliances claires pour défendre des idées nouvelles et bâtir un projet pour la France dans un monde nouveau.
Ce rapprochement doit permettre l'émergence d'une alternative politique sérieuse à l'UMP et au PS. Nous devons, nous centristes, être prêts très vite pour constituer, non seulement une opposition crédible, mais déjà une relève. L'UDI a été une première marche, la seconde est le rapprochement avec le Modem et j'espère qu'avant la présidentielle, nos amis centristes de l'UMP franchiront la troisième en nous rejoignant.