Le 6 Mai prochain, cela fera exactement 4 ans depuis que François Hollande a été élu Président de la République. Cet anniversaire sera l’occasion d’innombrables commentaires sur l’action du Président ainsi que sur son impopularité record auprès des Français.
Car, c’est un fait. La cote de popularité de François Hollande a encore chuté en avril, à 19% (-2 points en un mois), selon un sondage BVA pour Orange et Itélé publié samedi 30 avril. Quatre Français sur cinq ont exprimé une "mauvaise opinion" du président de la République (50% de "très mauvaise opinion" et 30% de "plutôt mauvaise opinion").
Avec 19% de "bonnes opinions" la popularité du chef de l'État est inférieure de 11 points au score le plus bas atteint par Nicolas Sarkozy durant la période 2007-2012 (en février et avril 2011).
Pourquoi un rejet aussi massif, phénomène totalement nouveau dans la vie politique française ? Au début d’une campagne présidentielle, qui de fait, va durer un an, il est important de comprendre les raisons de ce rejet populaire.
Pour ma part, pour l’essentiel, ce rejet a deux causes principales.
- La première s’exprime clairement et rudement : en ce qui concerne les attentes principales des Françaises et des Français, et notamment en ce qui concerne le chômage et l’insécurité, François Hollande a échoué.
Zoomons sur la préoccupation n°1 des français : l’emploi. Le nombre de demandeurs d’emploi était de 2, 943 millions à l’arrivée de François Hollande en juin 2012. Il est de 3,531 millions au 1er Mars 2016. Soit une augmentation de plus de 600 000 demandeurs d’emploi et ceci malgré la baisse importante constatée au dernier mois.
Cet échec est d’autant plus insupportable pour les Français que, contrairement à son prédécesseur Nicolas Sarkozy qui avait du affronter la crise économique la plus violente depuis l’entre-deux guerres, François Hollande a bénéficié d’un environnement économique international favorable : cours du pétrole exceptionnellement bas, taux des emprunts également très bas et taux de change de l’euro par rapport au dollar historiquement favorable.
Et d’ailleurs, 27 pays de l’union européenne (sur 31) ont profité de cette conjoncture pour baisser significativement leur nombre de demandeurs d’emploi depuis deux ans…pas la France de François Hollande reléguée de manière peu reluisante parmi les mauvais élèves de l’Union Européenne.
Les raisons de cet échec dramatique sont connues : rigidité du marché du travail, formation professionnelle inadaptée, protection sociale chère et majoritairement payée par l’emploi.
François Hollande était pathétique lors de sa dernière prestation télévisée en Docteur Coué claironnant que « cela allait mieux ». Les Français lui ont répondu sans ambiguïté : « cela aurait du être beaucoup, beaucoup mieux ».
- La deuxième raison de cette impopularité abyssale est politique.
Que les électeurs de droite et du centre ne soutiennent pas François Hollande est une vérité depuis le premier jour de son mandat. Ils n’ont jamais eu confiance en lui et l’histoire leur donne raison.
Mais l’évènement est ailleurs. Il est à gauche.
Toujours selon le même sondage, François Hollande accuse un net repli des bonnes opinions chez les sympathisants PS à 56% (-9 points depuis mars, -13 depuis février).
Parmi l'ensemble des sympathisants de gauche, il recueille 42% de bonnes opinions (-1 depuis mars, -8 points depuis février) et reste à 15% ( !!!) chez les sympathisants de la gauche de la gauche.
La deuxième raison recherchée apparait alors clairement : pour une majorité des électeurs de gauche, François Hollande a trahi le contrat qu’il avait passé avec eux lors de l’élection présidentielle et ils ont raison.
Pour gagner en rassemblant la gauche, François Hollande a fait une campagne très « à gauche » symbolisée par son discours du Bourget : mon ennemi, c’est la finance, mes priorités, la justice et la jeunesse. Sa pratique depuis 4 ans est très éloignée de cette orientation. Les électeurs de gauche sanctionnent cette duplicité. Bravo à eux. Cette manière cynique de faire de la politique doit être « dégagée » le plus nettement possible.
Résultat ? La gauche est durablement brisée en deux et quand ses partisans lancent dans la nuit noire un « hé ho, la gauche ? », l’écho se tait, le silence se fait assourdissant, la solitude écrasante.
Reste une question : François Hollande peut-il remonter et gagner la présidentielle ? A priori, non, si l’on pense à Nicolas Sarkozy qui a perdu en 2012, en étant à 30% en 2011 (et non pas à 19 % !).
Mais l’Histoire de France est imprévisible. Tout dépendra de nous, citoyens de droite et du centre. Si nous savons nous rassembler derrière notre champion d’automne, nous serons irrésistibles sinon…
Bonne Primaire à tous !