Communiqué de presse 28/06/2018
Que l’Europe prenne enfin ses responsabilités sur le développement du continent africain !
Le Conseil européen réuni ce jour à Bruxelles aborde la difficile question migratoire, question qui la renvoie à la question existentielle qui l’agite qui est celle de l’identité et de son rapport au monde et aux autres.
En dépit de la baisse des flux migratoires de 75% en Italie et de 50% en Europe sur les premiers mois de l’année 2018, la gestion des flux migratoires devient le symbole de la question existentielle que se pose l’Europe.
Notre continent ne réussira pas à gérer la question des flux migratoires si elle se limite à l’accroissement des moyens de Frontex, à travers la création de garde-côtes européens ou à l’évolution du traité de Dublin. Tout cela ne répondra en rien aux questions plus profondes qui se posent, pas plus que la création de hotspots dans les pays d’origine comme le propose le Chef de l’Etat dans la mesure où la moitié des flux de migration est d’ordre économique.
Au fond, les flux migratoires d’aujourd’hui sont des vaguelettes face aux mouvements considérables qui se produiront dans 10 ou 20 ans. Il suffit d’avoir en tête que l’Afrique va passer d’1 milliard à 2 milliards et demi d’habitants et que concrètement le Niger, l’un des pays les plus pauvres au monde, va tripler sa population qui passera de 20 millions à 60 millions en 2050.
Dans le même temps, aujourd’hui, les ONG considèrent qu’il faudrait 40 milliards de dollars pour répondre aux besoins vitaux des populations là où la communauté internationale n’en consacre que 25. Comparé à la croissance gigantesque des dépenses militaires représentant aujourd’hui 1800 milliards de dollars, l’effort de 15 milliards qu’elle devrait faire pour répondre simplement à ces exigences vitales, paraît dérisoire.
Enfin, ma proposition est simple. Si l’Europe ne veut pas sombrer dans le repli nationaliste et dans le chaos politique, il lui appartient de consacrer une partie des 350 milliards d’euros dédiés à la politique de cohésion au développement des zones les plus pauvres du monde. En clair, il faut consacrer des moyens suffisants pour donner un avenir à des populations qui prennent au péril de leur vie le chemin de la migration. Il vaut mieux construire l’éducation et le développement dans ces zones que de continuer à financer des autoroutes en Pologne car l’urgence c’est d’éviter que l’Europe ne s’effondre.