L'idée est simple, a-t-il expliqué sur le plateau des Quatre vérités : le samedi est la journée la plus importante de la semaine pour les magasins. En outre, le mois de décembre est crucial pour ces activités, qui profitent des achats pour les fêtes. Un constat encore plus vrai cette année, marquée par deux confinements et un couvre-feu.
Pour Hervé Morin, il faut donc appuyer ces travailleurs et soutenir la consommation, en mettant en place, chaque semaine de décembre, une «journée où l'État ne perçoit pas la TVA, qui reviendrait aux commerçants». Les prix ne devraient donc pas baisser, mais la TVA finirait dans les poches des professionnels plutôt que dans celles de l'État. «Extrêmement simple» à mettre en œuvre, cette solution aurait l'avantage d'éviter toute «paperasse» et bénéficierait à «tout le monde, quelle que soit sa situation», a plaidé l'édile centriste.
Reste que l'idée d'Hervé Morin a peu de chances d'aboutir, Bercy s'étant jusqu'ici montré très prudent sur la question de la TVA. Si certains de nos partenaires européens ont joué sur ce levier pour relancer la croissance, le gouvernement estime, en s'appuyant sur les excellents chiffres de consommation du troisième trimestre, que l'Hexagone n'a pas besoin d'un tel coup de fouet. En outre, une telle mesure serait «peu ciblée» et coûterait extrêmement cher à l'État, alors que son endettement a déjà explosé depuis le début de l'année.
Les ministres chargés des questions économiques, comme Bruno Le Maire et Agnès Pannier-Runacher ont répété plusieurs fois leur réticence à recourir à une modulation de la TVA. «Nous n'avons pas beaucoup de marges de manœuvre. Les personnes vulnérables sur beaucoup de leurs consommations sont déjà à 5,5%. On l'a vu dans les baisses de TVA faites à certains moments, on n'a pas l'effet de rebond de consommation espéré», déclarait en octobre la ministre de l'Industrie.
Hervé Morin s'est aussi prononcé pour des mesures de lutte contre l'épidémie plus localisées, afin d'éviter de pénaliser l'ensemble d'une profession par une fermeture qui tombe comme un couperet. «Pourquoi interdire encore l'ouverture des bars et restaurants dans des départements où le Covid est sous contrôle ? Il faut avoir un peu d'intelligence et considérer [...] qu'un dialogue» est nécessaire entre l'État et les collectivités locales pour décider de restrictions adaptées à l'échelle locale, a plaidé l'ancien ministre de droite.
(Extrait de l'article du Figaro du 27 novembre 2020 par Wladimir Garcin-Berson)