Trop c’est trop selon Hervé Morin. Entre la crise des carburants, symbolisée par la grève reconduite ce jeudi matin à la raffinerie Total-énergies de Gonfreville l’Orcher (Seine-Maritime), l’envolée des tarifs du gaz et de l’électricité et les crispations d’une partie des Français sur le pouvoir d’achat, le président de Normandie s'inquiète du climat social en France. Il appelle le gouvernement à reporter un autre sujet brûlant : la réforme des retraites et son application annoncée dès l'été prochain par l'exécutif. “Oui il faudra un jour que les Français acceptent de travailler plus longtemps. Ce qu'ont fait tous les pays européens sans exception. Mais il ne faut pas le faire maintenant, parce qu'on est face à des difficultés gigantesques. Le climat social est absolument délétère. Clairement, personne n'a voté Emmanuel Macron parce qu'il lui proposait la retraite à 65 ans et ils ont voté Macron par défaut. L'exécutif est fragilisé”.
Le Président de Normandie redoute une paralysie du pays si ce projet de réforme, historiquement brûlant en France, est présenté au Parlement ces prochaines semaines. “On est face à un pays à l'économie en grande fragilité. J'entends des chefs d'entreprises me dire “si le prix de l'énergie ne baisse pas, dans quelques semaines, je mets la clé sous la porte”. Donc on ne va pas ajouter des difficultés aux difficultés. On ne va pas arrêter le pays pendant des semaines et des semaines parce qu'il faut faire la réforme des retraites. On n'est pas prêts et là, il faut d'abord qu'on passe l'hiver” estime Hervé Morin.
“Les grévistes de la raffinerie de Gonfreville doivent reprendre le travail” - Hervé MORIN
*Au-delà de la réforme des retraites, Hervé Morin s’est exprimé sur d’autres sujets d’actualité. A commencer par la grève qui se poursuit depuis le 27 septembre sur le site Total de Gonfreville l’Orcher. “Je dis aux grévistes que tous leurs camarades reprennent le boulot et qu'il est temps qu’ils y reviennent. Il y a eu un accord majoritaire qui a été signé. À partir de là, il faut accepter les règles du dialogue social, c’est aussi simple que cela”.
Les réquisitions décidées par le gouvernement ont crispé ce fameux dialogue social, mais le président de Région, membre du gouvernement Fillon qui avait eu recours à de semblables réquisitions en 2010, n’y voit pas une entrave au droit de grève. “Moi aussi je suis attaché au droit de grève, ce n’est pas la question. Mais quand vous êtes aussi attaché aux règles du dialogue social et que vous avez un accord majoritaire qui est signé par les syndicats. Vous devez le respecter. Il fallait permettre aux Français de pouvoir aller bosser, ramener leurs enfants de l'école. Moi qui roule toute la journée, on avait des queues de je ne sais pas combien d'heures sur les stations des autoroutes qui étaient à peu près les seuls endroits avec de l’essence”.
SOURCE ARTICLE : https://www.francebleu.fr/infos/politique/herve-morin-appelle-le-gouvern...
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