22.09.2016

"Des primaires oui, mais seulement pour transformer la France en profondeur" : tribune de Philippe Vigier

L’échec de François Hollande est désormais évident. Il a considérablement aggravé le discrédit dont la parole politique souffrait et nourrit l’idée d’une impuissance du politique, ce qui rendra fatalement la tâche du prochain Président de la République délicate. Il faut maintenant préparer l’alternance. Pour cela, les primaires de la droite et du centre ne doivent pas se résumer à un casting de candidats persuadés que la transformation de la France importe moins que la conquête du pouvoir. Elles doivent être le premier acte d’un quinquennat qui permettra de porter un vrai changement. 

Pour réussir les réformes indispensables, le premier impératif du candidat de la droite et du centre sera de gagner la confiance des Français. La confiance est la condition même de la réussite. Elle repose sur une exigence : dire la vérité, sans détours ni caricatures et annoncer les réformes qui vont être menées. Il est impossible de mener une politique adaptée à la réalité en faisant campagne sur le mensonge et la dissimulation. La triste expérience socialiste le démontre. Il faut être capable de s’extirper du tumulte de l’actualité, d’éviter les déclarations à l’emporte-pièce, les surenchères de dernière minute et les promesses électoralistes.

Le second impératif pour le candidat de la droite et du centre est de se doter d’une véritable méthode de gouvernance. Les réformes qui permettront de mettre le quinquennat sur les rails de l’efficacité dès les premières semaines doivent être préparées avant les élections législatives, afin que la nouvelle Assemblée nationale puisse en débattre sans perdre une seule seconde. Cette méthode nécessitera également pédagogie et modération : il faut dessiner un cap clair, s’appuyer sur des résultats, pas sur des « ça va mieux » et des paris sur la courbe du chômage, qui ne font que nourrir la colère. Gouverner suppose enfin de pouvoir s’appuyer sur une majorité équilibrée. Museler ou négliger le centre ne ferait qu’engendrer une majorité étriquée et impuissante. A contrario, un groupe central à même de peser sur les grandes orientations du quinquennat constituerait un atout formidable pour une majorité de la droite et du centre.

Enfin, le dernier impératif sera d’actionner trois leviers essentiels à la transformation de la France. Je soutiendrai un candidat européen, qui opposera au « Frexit » de Marine Le Pen que les vrais patriotes sont Européens. La France ne pourra pas se redresser si l’Europe continue de s’affaiblir. Il faut moins d’Europe pour mieux d’Europe sur quatre chantiers : la compétitivité et la lutte contre la concurrence déloyale, la lutte contre le terrorisme, la maîtrise de l’immigration et la création d’une force d’intervention européenne. Je soutiendrai un candidat pour qui les institutions doivent s’adapter à une nouvelle donne. S’adapter pour permettre à toutes les sensibilités politiques d’être représentées, en instaurant une dose de proportionnelle aux élections législatives. S’adapter pour protéger contre la menace terroriste, avec un Etat fort, qui se concentre sur ses missions prioritaires que sont la sécurité, la défense, la justice. S’adapter pour encourager l’esprit d’entreprise en cessant de multiplier les impôts et les normes et de générer de l’instabilité fiscale. Je soutiendrai un candidat pour qui l’école, la formation professionnelle, l’apprentissage et l’alternance sont les armes les plus efficaces contre le chômage. Donnons la priorité au primaire pour mettre un terme au drame du décrochage scolaire et inventons l’école de demain, une école qui s’ouvre enfin à l’entreprise, avec plus d’autonomie pour le corps enseignants, plus de numérique et de langues étrangères.

Sans confiance, sans méthode, sans ces trois ambitions, les primaires ne fabriqueraient que de l’impuissance et de la défiance. Ce sont par conséquent ces attentes qui devraient guider celles et ceux qui, comme moi, espèrent qu’elles seront la rampe de lancement d’une alternance plus que jamais nécessaire. 

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