UNE ÉLUE - UNE ACTION
3 questions à : Clotilde Derouard, adjointe au maire du XVème arrondissement de Paris déléguée à l'aide aux victimes, conseillère métropolitaine du Grand Paris et conseillère régionale d'Île-de-France
>> Le premier confinement a été marqué par une hausse des violences conjugales partagez-vous ce constat ?
Clotilde Derouard : Oui absolument. Je rappelle que cela concerne aussi les violences faites aux enfants. Nous sommes confronté à un problème intra-familliale. Le confinement renforce le risque de violences intra-conjugales et il est de fait, une arme de plus au service de la stratégie de l'agresseur. Ainsi les chiffres de la violence ont augmenté de 36% en Ile de France durant cette période de confinement.
>> A l’échelle parisienne, quelles actions avez-vous pu mettre en place pour lutter contre ce fléau ?
Des mesures d'urgence ont été prises pendant le confinement pour multiplier les outils de signalement et favoriser l'éviction du conjoint violent mais cela veut dire aussi que la vigilance du voisinage et des proches doit être renforcée et encouragée. C'est la responsabilité de chacun d'entre nous.
Dans le 15ème , nous allons lancé une collecte de fonds pour aider les femmes victimes de violences et les associations qui les soutiennent car le confinement renforce leur précarité. J'ai rencontré le Commissaire central de l'arrondissement et ses services qui sont très sensibilisés sur ce problème et qui sont particulièrement efficaces ainsi que l'antenne sociale et psychologique qui travaille au quotidien avec eux. Les interventions de police ont été multiplié par 4 pendant le 1er confinement en moyenne.
>> Existe-t-il aujourd'hui un plan idéal contre les violences faites aux femmes ?
Il n'y a pas de plan idéal. Il doit y avoir un plan constant car malgré les efforts et les mesures des pouvoirs publics, les statistiques ne baissent pas. C'est un constat que nous avons eu avec Les Centristes lors du débat que j'ai animé sur ce sujet en septembre 2019 à l'occasion de notre Université d'été à Nice. La conclusion fut unanime. Nous devons être plus identifiés , nous, les représentants des territoires pour pouvoir encore mieux aider les femmes et les enfants victimes de violences. Je considère que chaque mairie doit avoir un ou une élue en charge des victimes et nous étions d'accord sur ce point.
Je suis d'ailleurs adjointe- au -maire du XVème arrondissement en charge des victimes depuis juin 2020. Clairement, cela me permet d'échanger directement avec les victimes et cela facilite dans l'urgence ,les démarches qui sont à leur disposition, grâce aux réseaux et aux contacts que nous avons avec les associations, les juristes et les services de police.
Twitter : @C_Derouard
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