Alors que le Royaume-Uni s'est prononcé hier soir à 51,9% en faveur d'une sortie de l'Union européenne, Catherine MORIN-DESAILLY, Vice-Présidente du Mouvement Européen France, se dit « triste, bien que l'on n'ait point à juger la décision des Britanniques dans leur choix souverain ». Selon elle, « un pan de notre histoire commune qui semble se clore: celle construite sur les ruines de deux guerres mondiales, au service de la paix. »
La Présidente de la Commission de la Culture, de l'Education et de la Communication met en garde contre « la tentation populiste d'un repli derrière les frontières, d'une sortie de l'Euro, d'un "chacun chez soi"». Elle estime que « le message envoyé hier soir par les Britanniques ne doit pas nous diriger vers une Europe des populismes, mais au contraire vers une Europe des Peuples ».
Il ne s'agit pas en effet de remettre en question le projet européen, mais plutôt d'avoir une remise en cause sérieuse de cette « Europe technocratique, celle des lobbyings, celle de l'opacité et parfois de l'absurde normatif, qui a fini par rebuter les européens. L'Europe ne peut plus continuer à ignorer ses concitoyens ».
Comme nombre de fervents défenseurs de la cause européenne, Catherine MORIN-DESAILLY appelle à « saisir rapidement cette opportunité historique pour reprendre en main notre destin commun, autour d'un nouveau projet européen », dont la France serait moteur, au côté de l'Allemagne et des six pays fondateurs.
Les défis à relever sont nombreux à ses yeux, et « des plus pressants »: « sur les limites de son modèle d'intégration; sur la défiance des peuples à l'égard d'une UE qui ne répond pas à leurs attentes; sur son incapacité à agir rapidement et de façon coordonnée pour apporter des solutions aux crises qu'elle traverse et aux défis à relever : économique, migratoire, environnemental, technologique et démocratique».
«La sortie britannique de l'Union doit être un aiguillon: si elle veut survivre, l'Europe doit répondre rapidement et efficacement en clarifiant ses ambitions et la cohérence de son projet. Sans un tel sursaut, elle sera le théâtre d'une dislocation progressive. En tant que citoyenne française et européenne, élue de la République, je me refuse à penser cette issue comme une fatalité et appelle le gouvernement et l'ensemble des élus nationaux et européens à réagir avec force. L'Histoire nous jugera ».