11.05.2015

"Bilan des trois années de François Hollande : la France dans l’impasse" par Jean Dionis

François Hollande a été élu Président de la République le 6 Mai 2012. C’est de bonne démocratie que de profiter des anniversaires pour évaluer les résultats des politiques impulsées par le Président. 


Ne pas le faire ou vouloir effacer médiatiquement ces échéances naturelles, comme le fait avec application notre Président actuel, doit au contraire éveiller notre vigilance. 


Comment évaluer le Président de la République est un vrai sujet idéologique et politique, tant sont nombreuses et forcément contestables les grilles d’évaluation d’un Homme d’Etat ? 


Je vous propose de retenir deux enjeux majeurs : l’emploi et les finances publiques. 
D’abord parce que l’un et l’autre sont des engagements solennels du Candidat Hollande et que la politique, très profondément discréditée dans notre pays, ne retrouvera la confiance de nos concitoyens qu’en réapprenant à tenir parole. Ensuite et enfin, parce que ce sont deux enjeux majeurs pour la vie quotidienne de nos concitoyens. 


Commençons par le bilan de François Hollande en matière d’emploi : « Je veux combattre le chômage, qui frappe particulièrement les jeunes et les seniors », disait martialement le candidat François Hollande, qui, chaque année, nous a promis l’inversion de la courbe du chômage, et qui, pour faire bon poids, nous a même promis de ne pas se représenter si le chômage ne reculait pas avant la fin de son mandat.

La réalité est brutale : il y a 600 000 chômeurs de plus aujourd’hui en comparaison au 6 Mai 2012. Le taux de chômage atteint 10,2% de la population active. En France, 1 jeune sur 4 de moins de 25 ans est au chômage.

Est-il possible de faire autrement ? La réponse est clairement oui. 


A titre d’exemple, une des raisons du succès électoral massif de David Cameron en Angleterre cette semaine est qu’il a baissé le taux de chômage de moitié en l’amenant à un plancher historique de 5,4%, pendant que l’Allemagne affiche un chômage des jeunes trois fois moins élevées que la notre (7,5%). 


Sur le chômage, l’échec de François Hollande est patent : refus de réformes structurelles indispensables comme celle du marché du travail français, politiques publiques ineptes comme celle de l’apprentissage, sans compter le temps perdu (2 ans) à avoir enfin une ligne de bon sens sur le coût du travail.

Poursuivons par le même exercice d’évaluation du bilan de François Hollande en matière de finances publiques. 


Engagement n°9 du Candidat Hollande : « Je veux redresser nos finances publiques. Le déficit public sera réduit à 3% du produit intérieur brut en 2013. »
Là encore, trois ans après son élection, François Hollande est rattrapé par la réalité. Le déficit public s’élevait à 4,3% du produit intérieur brut fin 2014.

Depuis mi-2014, notre dette a dépassé les 2000 milliards d’euros et s’alourdit chaque année d’environ 80 milliards supplémentaires et pourtant, François Hollande, contrairement à Nicolas Sarkozy, bénéficie d’un environnement politico-économique très favorable : cours de pétrole bas, taux pour emprunter très bas ainsi que le change Euro/Dollar. La réalité dure, cruelle, est que, comme l’a rappelé récemment François Fillon, « notre pays, la France n’est pas à l’abri d’un accident financier majeur ». 



Sur ces deux engagements majeurs, après trois années d’exercice du pouvoir présidentiel, François Hollande est en échec et, plus grave, la France est dans l'impasse. Il est peu probable que François Hollande puisse mobiliser les forces vives de ce pays dans les deux dernières années de son mandat pour qu’elles appuient la mise en œuvre des réformes difficiles et indispensables. 
Il faut donc tourner nos regards vers 2017, échéance majeure puisque nous y renouvellerons le Président de la République et nos députés. C’est possible à deux conditions :

La première est que les citoyens s’intéressent d’abord au programme proposée par les candidats et non pas aux candidats eux-mêmes. A nous de mobiliser autour de ce noble débat : « quel programme de redressement pour la France en 2017 ? » 


Après, il nous restera, où que nous soyons, à faire vigoureusement notre travail d’opposition à François Hollande, objectivement, sérieusement, n’hésitant pas à le soutenir lorsqu’il ira dans le sens de l’intérêt général et à le critiquer fortement lorsqu’il prendra la mauvaise direction (par exemple : la réforme des collèges).

C’est comme cela que la France limitera la casse socialiste en attendant des jours meilleurs.

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