Alors que le gouvernement fait sa rentrée politique ce mercredi, Hervé Morin regrette sur franceinfo "l'enfermement progressif" d'Emmanuel Macron "auquel n'échappe presque aucun président de la République".
"Au bout du compte souvent on a des grandes désillusions", explique Hervé Morin. Le président de la région Normandie poursuit : "Ce que je ne voudrais pas c'est que la France vive le syndrome italien : Matteo Renzi et les populistes. Un premier ministre brillant dont tout le monde disait ça y est, il va réformer le pays c'est formidable. Puis au bout du compte on a la désillusion absolue. Je ne veux pas de ce schéma pour la France. Donc j'ai dit au président : ne vous coupez pas de ceux qui ont envie de réussir avec vous".
Le gouvernement fait sa rentrée mercredi en se réunissant en Conseil des ministres. Invité de franceinfo ce mercredi, le président de la région Normandie Hervé Morin estime que sur certains points, le bilan de la première année d'Emmanuel Macron est "décevant".
"Il y a des sujets sur lesquels je suis à fond favorable, il y en a d'autres je dis au gouvernement vous êtes décevants parce que vous n'êtes pas modernes sur la gestion publique, pas modernes sur la construction d'une gouvernance qui doit être conforme à celle des autres pays européens, c'est-à-dire très décentralisée voire fédérale, entre autre", explique Hervé Morin
Autre point de critique, l'emploi. "On est encore aujourd'hui avec un chômage massif. Il y a besoin d'avoir une organisation opérationnelle et efficace, mais on ne l'a pas mise en place parce qu'on a continué à avoir une multitude d'acteurs et qu'aujourd'hui il vaut mieux faire appel au Bon Coin pour avoir un boulot plutôt qu'a Pôle Emploi.
Autre question soulevée par Hervé Morin : "Pourquoi y-a-t-il 100 000 fonctionnaires de plus à Bercy qu'il n'y en a au ministère des Finances allemand ? Parce que ces gens-là ont le pouvoir, parce que ce sont eux qui organisent le pays, eux qui l'arbitrent. Donc au bout du compte ils appliquent aux autres ce qu'ils évitent de s'appliquer. Moi je préfèrerais que ces gens de Bercy soient plutôt dans les hôpitaux ou à la police".