17.01.2012

Vœux du Président du groupe Nouveau Centre : Discours d'Yvan Lachaud

Mesdames et Messieurs les ministres,

Messieurs les présidents,

Messieurs les députés,

Mesdames et messieurs les journalistes,

Mes chers amis,

Je veux tout d’abord vous remercier pour votre présence ici à l’Assemblée nationale à l’occasion des vœux de notre groupe pour l’année 2012.

Une année 2012 qui s’annonce comme une année pleine d’incertitudes, dans un grand nombre de domaines.

Incertitudes électorales d’abord, avec deux élections majeures : l’élection présidentielle et les élections législatives, qui permettront à nos compatriotes d’élire leurs responsables politiques pour un nouveau quinquennat.

Mais aussi des incertitudes économiques et sociales.

Mais aussi des incertitudes internationales et géopolitiques.

2012 est aussi une année d’opportunités.

La France, comme chacun de nous, va être confrontée à une série d’opportunités :

-    opportunité de faire le bon choix en avril et en mai, puis en juin 2012 ;

-    opportunité de redonner un nouvel élan à la construction européenne ;

-    opportunité pour notre pays de se donner les moyens fiscaux, sociaux, réglementaires, afin de retrouver croissance, emploi et capacité exportatrice.

On pourrait penser que, vendredi dernier, le ciel nous est tombé sur la tête, avec tout d’abord la perte du triple A par l’agence Standard & Poor’s, puis la confirmation de celui-ci par deux autres, Moody’s et Fitch. Sachons raison garder.

La France qui est un grand pays, la France a les capacités de rembourser sa dette.

Celle-ci, d’ailleurs, n’est pas apparue sous ce quinquennat : elle est le résultat de 30 ans de politiques budgétaires laxistes que les centristes ont toujours dénoncées avec force.

J’ai été très heureux d’entendre deux sages, un de droite et un de gauche, Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Delors, dont la parole a plus de poids à mes yeux que celle des agences de notation, et qui affirment que la France a les moyens de rembourser sa dette.

La situation du pays n'a pas changé depuis vendredi. Le seul discours responsable, et qui est tenu par le Président de la République, consiste à dire aux Français que le problème de nos déficits publics est préoccupant et sérieux.

Oui, le chemin pour en sortir passera par des efforts qui doivent être partagés

et équilibrés pour être acceptés par tous.

Oui, notre pays a besoin de réformes structurelles profondes.

Oui, notre pays a besoin de continuer sur la voie sur laquelle il s’est engagé.

C’est d’ailleurs le chemin qui a été suivi en 2011par le gouvernement, qui a eu le courage de prendre plusieurs mesures, mesures qui étaient d’ailleurs proposées par les centristes :

-    l’adoption de la règle d’or,

-    la suppression du bouclier fiscal,

-    la taxation des hauts revenus.

Les centristes ont aussi apprécié la position du gouvernement et du président de la République en faveur d’une Europe politique et de la protection de l’euro.

2012 continue sur cette voie, avec l’annonce que la France va montrer l’exemple à ses partenaires européens en appliquant une taxation sur les transactions financières, idée que nous soutenons depuis longtemps.

Ce soir, à la veille du sommet social, nous appelons à une réforme du financement de la protection sociale. En effet, nous proposons depuis longtemps une réduction des charges sociales, bien trop élevées, réduction qui représente une source durable de compétitivité pour nos entreprises et d'emploi dans nos usines.

La reprise économique de la France ne se fera que si elle adopte des mesures structurelles ambitieuses !

Il nous reste moins de deux mois de travail parlementaire, et nous voulons les utiliser au maximum. Ainsi, notre groupe entend répondre aux préoccupations de nos concitoyens, en consacrant sa journée d’initiative parlementaire à 5 sujets majeurs :

-    la transparence du financement des comités d'entreprise (N. Perruchot),

-    la lutte contre le surendettement par la création d’un répertoire national des crédits aux particuliers (JC. Lagarde et J. Dionis du Séjour),

-    la biologie médicale (JL Préel),

-    la recherche sur la personne humaine (O. Jardé),

-    enfin l’égal accès de tous les Français à la santé et aux soins de proximité (P. Vigier).

Pour 2012, je formule des vœux pour que les campagnes politiques qui sont devant nous, présidentielle puis législatives, soient l’occasion de débattre projet contre projet, proposition contre proposition, et qu’elles soient aussi marquées par trois caractéristiques : l’honnêteté, l’originalité, le respect.

L’honnêteté des programmes : les Français sont lassés des vaines promesses démagogiques — qui parmi eux croit vraiment que l’Etat pourra trouver les fonds pour créer 60 000 postes d’enseignants et rétablir la retraite à 60 ans ?

Ceux qui font des promesses impossibles à tenir mentent aux Français.

Certes, l'année qui arrive s'annonce difficile, mais il faut dire la vérité, c'est une histoire de confiance entre les électeurs et les élus, et c'est le choix que nous faisons.

L’originalité des propositions : la réforme du financement de la protection sociale en fait partie, mais aussi les premières idées lancées ici et là, qu’il s’agisse de la réforme de l’école avec un début de suppression du collège unique, ou de l’autonomie des hôpitaux…

Mais originalité ne veut pas dire inconséquence. Quand nous entendons parler d’une suppression du quotient familial, nous, centristes, attachés à la défense de la famille, nous sommes choqués. Il ne faut pas mélanger politique familiale et politique sociale. Abroger le quotient familial aurait des conséquences dramatiques pour toutes les familles françaises, surtout pour les classes moyennes, qui subissent déjà suffisamment de pression fiscale.

Enfin, le respect. Les Français attendent une campagne courtoise, humaine, humaniste. Ils sont lassés des chicayas politiques, des querelles qui n’intéressent qu’un microcosme.

Je veux ici réaffirmer avec force et sincérité un engagement qui me tient à cœur : nous sommes partenaires de la majorité présidentielle, et c’est à l’intérieur de celle-ci que nous entendons inscrire notre action, toute notre action.

Nous traversons une crise importante, dans un moment compliqué pour notre pays, dans une Europe qui chancelle et que nous devons à tout prix protéger. Cette Europe est facteur de paix, et c’est forcément dans le cadre européen que se situe l’avenir de notre pays.

Cela nous impose un devoir : celui de travailler dans cette majorité. Nous devons y réaffirmer notre autonomie, notre identité, notre place, et ne pas accepter un éventuel autoritarisme d’un parti unique.

Je m’engage, en tant que président de groupe, à défendre et à porter en votre nom cette parole centriste.

Il nous reste quelques semaines décisives, palpitantes. Sachons rester sereins, déterminés, optimistes.

Permettez-moi de vous présenter tous mes vœux, vœux de santé, vœux de réussite aussi, à chacun d’entre vous et à ceux qui vous sont chers.

Bonne et heureuse année 2012 !

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