La plupart des Départements français se retrouvent aujourd’hui devant une situation financière intenable !
Cette situation est le résultat de la conjugaison d’une explosion des dépenses sociales, notamment du fait de la hausse des bénéficiaires du RSA, et d’une baisse des recettes, avec la chute des compensations de l’État. Le financement du RSA est pourtant de la solidarité nationale.
La gravité de la situation est telle que 80 Départements sur 101 risquent de ne pas pouvoir boucler leurs budgets en 2017 ! Ceci malgré des efforts d’économies drastiques réalisés par la plupart des Conseils départementaux. Si des solutions de fond ne sont pas trouvées pour financer la solidarité nationale, cette situation financière aura un impact énorme sur la vie des citoyens puisque l’investissement local repose en majeure partie sur les collectivités. La bonne santé financière des Départements permet d’engager des chantiers majeurs tels que l’entretien et la construction de routes, de collèges ou encore le déploiement de l’internet haut débit même dans les territoires ruraux isolés. L’investissement local représente de l’emploi et de l’activité dans nos villes et villages.
Tant que l’État ne prendra pas en charge le financement du RSA, les Départements ne s’en sortiront pas. Il est donc urgent que le Gouvernement apporte des réponses concrètes, réalistes et efficaces. Avec Dominique Bussereau, Président de l'Assemblée des Départements de France et quatre Présidents de Conseils départementaux, nous avons rencontré Manuel Valls le 25 février dernier.Le Premier Ministre rejoint les Départements sur un certain nombre de points essentiels dont la prise en charge du financement du RSA par l'État. Si cela est encourageant, le chemin est encore long du dire au faire ! Il ne faut pas repousser la solution à l’après-présidentielles. Après les paroles, nous voulons des actes !
L’Assemblée des Départements de France s’est réunie hier en Assemblée générale pour étudier les pistes avancées par le Gouvernement. Il s’agit désormais d’agir vite pour une renationalisation du RSA et une remise à plat des politiques d’insertion grâce à des marges de manœuvres financières retrouvées dans les Départements. Rappelons-le, l’action sociale est la compétence principale des Départements. Ceux-ci sont les premiers amortisseurs sociaux, en lien direct avec les habitants, sur le terrain.
En retrouvant des moyens financiers pour agir, ils pourront mettre en place une nouvelle politique d’insertion basée sur des relations de confiance avec les entreprises locales, les acteurs sociaux et les bénéficiaires du RSA. Il est plus que temps de mettre fin à l’assistanat qui ruine notre pays et d’engager une politique d’insertion ambitieuse où tout le monde à tout à gagner. L’insertion n’est pas un gros mot, c’est un projet de société.