Pour Hervé Morin, le président de l'association des régions de France, Emmanuel Macron "est dans une ivresse du pouvoir", ignorant le rôle des régions dans la réduction de la dette.
Président de la région Normandie et président de l’association des régions de France, Hervé Morin a regretté que l’interview d’Emmanuel Macron jeudi, soit plus "de la comm que de la mise en œuvre", s'étonnant que le Président de la République, ait peu abordé les thématiques rurales. "Pourquoi venir dans le monde rural pour évoquer l’ensemble des réformes du pays ? On aurait aimé qu’il évoque la question des territoires qui se sentent si souvent abandonnés", a assuré l’ancien ministre de la Défense.
Hervé Morin regrette également qu'Emmanuel Macron "fasse la leçon" aux collectivités locales, alors que selon lui, elles ont considérablement réduit leurs dépenses, au contraire de l'état: "Il nous l'a fait tous les trois jours sur le thème 'il faut faire des économies'. On en a fait énormément parce que l'essentiel de l'effort de la réduction de la dépense publique sous François Hollande, a été fait par les collectivités", clame-t-il.
"Une espèce d'ivresse du pouvoir"
Pour l'ancien député de l'Eure, les collectivités sont de bons élèves en matière de dépenses publiques, à l'inverse de l'Etat: "Les dépenses publiques ont augmenté de 67 milliards d’euros en 2017 et 2018. Sur cela, les collectivités ont augmenté la dépense de 3 milliards. Tout le reste est lié à l’Etat. Depuis deux ans, les collectivités dégagent des excédents et réduisent leur endettement, quand celui de l’Etat l’augmente".
"On a besoin de faire comprendre au président de la République, qu’il ne réussira pas seul. On a des communautés qui sont très bienveillantes. On a envie que la France réussisse. Or il est sur une espèce d’ivresse du pouvoir qui l’amène à penser qu’il va régler tout, tout seul depuis l’Elysée", a assuré Hervé Morin.