Hier après-midi, le gouvernement a décidé de passer en force sur la loi travail en recourant une seconde fois à l'article 49-3 dans le but de l'adopter définitivement et sans vote.
La France a donc une nouvelle fois été prise en otage, à un moment où elle devait débattre de l'emploi, première préoccupation de six millions et demi de Français qui en sont privés. L'Assemblée nationale a été humiliée et transformée en vitrine des divisions de la gauche.
Malgré les reculs incessants qui ont vidé le texte de sa substance, malgré les stratégies de couloir pour acheter les uns et marchander avec les autres, la majorité de gauche n'existe pas.
Hier, en enterrant la discussion parlementaire, François Hollande a définitivement abandonné le peu de crédibilité qui lui restait.
Après plus de quatre années de reniements et de mensonges, on savait que celui qui qualifiait l'usage du 49-3 de "brutalité" et de "déni de démocratie" était bien incapable de tenir ses promesses.
On sait désormais qu'il ne dispose ni des moyens nécessaires pour conduire la mission qui lui a été confiée par le peuple français, ni du soutien pour mener les réformes dont ce pays a tant besoin.
Alors qu'il a déjà utilisé par quatre fois la procédure du 49-3 depuis 2012, l'exécutif foule une cinquième fois au pied le travail des parlementaires, en faisant le choix de clôturer le débat avant même que les députés aient pu voter le moindre amendement.
Lasse de cette comédie, l'UDI n'a cette fois-ci pas déposé de motion de censure. Je crois en effet que le rôle de l'opposition n'est ni de servir de témoin aux règlements de comptes du parti socialiste, ni de se rabaisser à engager la responsabilité d'un gouvernement de toute façon parfaitement irresponsable.
L'utilisation du 49-3 sur un projet de loi préalablement vidé de toute volonté de réforme parle d'elle-même: elle n'est que le reflet de l'immobilisme dans lequel François Hollande a plongé notre pays.
Après avoir réussi l'exploit de couper la gauche puis les syndicats en deux, François Hollande peut se targuer d'avoir réussi celui de nier la représentation nationale en refusant tout dialogue avec l'opposition sur un sujet aussi prioritaire que celui de l'emploi. Les Français en ont assez: ils veulent que la mascarade s'arrête!
Quel spectacle affligeant que ce gouvernement aux abois, sans majorité ni autorité pour faire adopter une loi sans ambition, et dont la seule issue est le renoncement...
Chaque seconde qui passe est une seconde perdue pour la France: préparons l'alternance!