Son premier défaut est d’abord d’être anti démocratique et de « squezzer » totalement les Français. Rien ou presque n’avait été dit de cette réforme lors de la campagne présidentielle. Pour François Hollande, le seul fait de créer 60 000 postes supplémentaires d’enseignants devaient suffire à restaurer l’école de la République. Il n’en a rien été évidemment. Du coup, les ministres Peillon puis Vallaud-Belkacem s’emploient à corriger le vide de la campagne et on voit le résultat de réformes conçues sans le moindre débat démocratique : le désastre des rythmes scolaires pour l’un et la consternante réforme du collège pour l’autre.
La deuxième erreur de cette réforme est de vouloir casser ce qui marche très bien, telles que les sections européennes ou les classes bilangues allemand-anglais. Vouloir enseigner plus précocement deux langues pourquoi pas ? Mais quel besoin de mettre à mal deux dispositifs éprouvés, l’un qui permettait de conforter le couple franco-allemand et le multilinguisme et l’autre qui permettait d’aborder les langues à travers ce qu’on appelle des disciplines non linguistiques tels que l’histoire-géographie.
La troisième erreur de cette réforme, défaut cette fois totalement inhérent au socialisme, est de s’enfermer dans un égalitarisme purement idéologique. Comment comprendre autrement les coups portés au latin et au grec, aux classes bilangues et aux sections européennes ? Qui viendra nous démontrer que c’est en supprimant une classe de grec dans un collège de Versailles qu’on fera réussir les enfants des zones d’éducation prioritaire ?
Du coup, et c’est le dernier défaut de cette réforme, il y a tellement de non-sens dans ce projet qu'on ne voit même plus ce qui va dans le bon sens : c’est le cas notamment des 20% d’heures libres octroyées à l’établissement. Tout ce qui va dans le sens d’une plus grande autonomie est une bonne chose même si on y va à petits pas et sans mettre en face les dispositifs de gouvernance de cette autonomie et son évaluation.
Cette autonomie accrue, cette confiance placée dans les équipes pédagogiques et les chefs d’établissement pour faire réussir les élèves, c’était cela la bonne réforme du collège.
Malheureusement, l’idéologie a pris le pas sur le pragmatisme et le bon sens.