Le président de la région Normandie juge que la droite conserve un espace politique pour s’adresser aux «classes populaires».
Candidat à sa réélection pour les régionales? Compliqué pour le président de la région Normandie d’éluder la question: «Plutôt parti pour être candidat», a lâché Hervé Morin sur le plateau du «Talk», mercredi. Déterminé à poursuivre sa mission, en portant une politique «de rayonnement et d’attractivité d’une région qui a beaucoup souffert de la désindustrialisation», le président des Centristes veut aussi et surtout amortir les effets de la crise. S’il est réélu, il renouvellera l’équipe sortante et promet de «rassembler très largement» avec des hommes et des femmes, des «figures» dans leurs propres territoires, capables de porter une politique régionale qu’ils sont en capacité de décliner ensuite dans leur bassin de vie. En revanche, il exclut toute alliance: «Clairement, il y aura une liste LREM et nous aurons notre propre liste».
L’ancien ministre de la Défense assure que ces élections régionales seront décisives, «Je pense notamment à Valérie Pécresse et Xavier Bertrand», dit-il. «Si l’un d’entre eux est élu, et particulièrement dans un contexte politique national difficile, il aura démontré sa capacité de porter un projet politique».
L’incarnation avant le projet
À ce titre, il estime que le cordon entre la droite et les Français n’est pas rompu, qu’il subsiste un espace politique pour un «courant de pensée qui s’adresse aux classes populaires». Hervé Morin ne semble pas inquiet sur l’incarnation à droite pour 2022, estimant qu’un candidat idoine se détachera naturellement après les régionales. Il ne pense pas non plus qu’une primaire sera nécessaire.
Un président de droite doit être en capacité de s’adresser non seulement aux chefs d’entreprise, mais à l’ensemble des Français.
Pour autant, il est de ceux estimant que l’incarnation doit venir avant le projet car «on ne peut pas désincarner un projet politique». Quant au positionnement de Christian Estrosi, selon l’ancien ministre, «il pense plus à l’équation compliquée des régionales dans la région Sud, où il faut rassembler large pour battre le RN» qu’à une réelle alliance avec la majorité pour 2022. Et si beaucoup jugent la politique d’Emmanuel Macron à droite, Hervé Morin n’est pas de cet avis. «Est-ce que le fait d’être un président de droite, c’est simplement d’avoir supprimé l’ISF et de l’avoir remplacé par l’IFI?». Pas suffisant, juge le centriste. Pour lui, un président de droite doit être en capacité de s’adresser non seulement aux chefs d’entreprise, mais à l’ensemble des Français.