MOTION SOUMISE A L’APPROBATION DU CONGRÈS DU NOUVEAU CENTRE - VENDÔME - SAMEDI 5 MARS 2016
Depuis 2002, nous avons tenu le cap dans la continuité de l’UDF : refus de parti unique à droite et au centre, refus de l’aventure avec le PS, volonté de bâtir une formation du centre et du centre-droit pour une alternative politique ; d’où notre participation pleine et entière à l’aventure de l’UDI sous la houlette de Jean-Louis BORLOO. N’ayons pas peur de dire que sans le NC en 2007 il n’y aurait pas eu d’UDI en 2012. Ayons en revanche l’humilité de dire que les centristes ont échoué dans la capacité à incarner une alternative aux socialistes et aux républicains.
Aujourd’hui, la France politique est divisée en trois blocs à peu près égaux, la droite républicaine et le Centre ne représentant pas plus d’un tiers de l’ensemble. Dans ce contexte, deux gauches deviennent, pour reprendre les mots de Manuel Valls, irréconciliables alors que la droite républicaine se trouve « en butée » avec l’extrême droite.
L’influence de la sociologie et de la géographie s’est atténuée au fil du temps. La classe ouvrière et populaire ne vote plus socialiste ni communiste, le monde rural se tourne vers l’extrême droite. L’Europe, la liberté d’entreprendre sont autant de sujets qui divisent au sein même des familles politiques. L’extrême droite et la gauche de la gauche se retrouvent ensemble dans de nombreuses polémiques. Le climat pré-révolutionnaire ou pour le moins la volonté de « renverser la table » des Français produit des discours de plus en plus radicaux sans que l’on sache quelle mise en œuvre ils trouveraient s’ils étaient portés au pouvoir. Enfin, les français déboussolés, en rupture avec un régime politique à bout de souffle, sont en recherche d’espoir et d’optimisme.
Dans ce contexte si particulier, nous affirmons que le Centre a un rôle majeur à jouer dans les 18 prochains mois pour réaffirmer quelques valeurs intangibles du pacte républicain et contribuer à participer à la construction de la recomposition du paysage politique français, condition sine qua non de la réussite de l’alternance de 2017.
Tout d’abord la France ne saurait retrouver le chemin de la prospérité et de la confiance si elle ne fait pas confiance à l’entreprise et à la liberté d’entreprendre, de penser, d’agir. La France ne saura retrouver la paix et la sérénité si l’école ne redevient pas le creuset des citoyens de demain conscients des valeurs que nous partageons et l’institution capable d’offrir une réelle égalité des chances. La France ne saura préserver son rayonnement si elle refuse la mondialisation et si elle ne porte pas un projet européen totalement refondé. Il ne s’agit plus d’être européen, il s’agit de réécrire le projet européen qui part en lambeaux.
Dans ce contexte nous réaffirmons que :
- le Centre a vocation à participer aux primaires dès lors qu’un pacte majoritaire aura été conclu avec les Républicains : sur les conditions d’organisation des primaires (transparence, déroulement du scrutin, équité des candidats) ; sur le socle de valeurs communes qui nous cimente ainsi que sur les priorités de la majorité quelque soit le candidat sortant des urnes (libération des énergies, reconstruction européenne, lutte contre les déficits, projet pour l’école…) ; sur la majorité législative qui portera le nouvel exécutif. Soyons clairs, en l’absence d’accord nous ne devons pas participer aux primaires.
- l’UDI nourrie par la richesse de ses composantes doit d’urgence construire une plateforme programmatique qu’elle a trop négligée depuis 15 mois en n’engageant aucun travail sérieux depuis décembre 2014. Les CENTRISTES et les Bâtisseurs s’engagent à construire un projet qu’ils proposeront avant l’été à l’UDI.
- l’UDI et ses composantes doivent aussi s’interroger sur le meilleur moyen pour que nos idées soient écoutées et entendues : candidats issus de nos rangs ou soutien à un candidat dont la sensibilité et le projet nous sont proches.
Dans l’hypothèse où l’UDI déciderait d’avoir des candidats issus de ses rangs aux primaires, elle ne saurait s’enfermer dans l’investiture unique d’un seul candidat représentant le parti. A l’image des Républicains, plusieurs candidats doivent pouvoir s’exprimer dans la mesure où l’élection présidentielle, dont la primaire est le 1er tour, constitue l’élection d’un homme ou d’une femme face aux Français et non la campagne d’un homme représentant un parti. L’enfermement dans une candidature unique serait mortel pour l’UDI.
En l’absence de Jean-Louis Borloo, le congrès du Nouveau Centre constate que l’UDI est riche d’un certain nombre de personnalités ayant le profil pour être de bons candidats.
Le congrès du Nouveau Centre appelle la direction de l’UDI et le congrès de l’UDI à respecter cette diversité et à ne pas prendre de décision qui contraindrait artificiellement notre famille politique à l’unicité de candidature. Si tel était le cas au congrès du 20 mars prochain, le congrès du Nouveau Centre réunirait en septembre 2016 un conseil national extraordinaire qui apprécierait les conséquences d’une telle décision.
- Surtout, Les CENTRISTES doit participer à la reconstruction d’un parti centriste puissant s’appuyant sur toutes les personnalités le composant, au lendemain de l’élection présidentielle, dès lors que ces personnalités auront participé au même combat pour réussir l’alternance.