Cette semaine, le groupe UDI a obtenu le contrôle parlementaire sur l'état d'urgence, qui devra absolument s'accompagner d'un débat à la rentrée sur la stratégie de lutte contre le terrorisme. Avec un seul objectif : l'efficacité.
C'est justement au nom de l'efficacité que je refuse de tomber dans les querelles politiciennes, en critiquant gratuitement le gouvernement ou en prenant part à la bataille de chiffonniers sur la gestion des effectifs de policiers et gendarmes.
La sécurité est la première des libertés : j'ai donc soutenu l'exécutif dans sa décision de prolonger l'état d'urgence pour une quatrième fois, comme j'ai soutenu tous les textes du gouvernement depuis 3 ans lorsqu'ils visaient à mieux protéger les Français.
Néanmoins, je constate que cet attentat meurtrier, le jour de notre fête nationale, montre qu'il existe encore des failles. Et il faut tout faire pour les combler. Bien sûr, le risque zéro n'existe pas. Prétendre le contraire serait mentir de manière irresponsable. Mais notre devoir est de tout mettre en œuvre pour protéger les Français. Depuis le 11 septembre 2001, la France ne s'est pas suffisamment préparée à lutter contre cet ennemi barbare. Depuis l'attaque contre Charlie Hebdo, le gouvernement a renforcé notre arsenal de lutte contre le terrorisme, mais il n'a pas tout essayé, il ne l'a pas encore fait suffisamment.
Avant tout, je crois qu'il faut avoir le courage de dire que nous sommes dans une guerre globale, totale et durable. Nous avons été frappés par trois attentats de grande ampleur depuis le 7 janvier 2015. Nous n'avons pas le droit de considérer que notre ennemi est rassasié après les assassinats ignobles de Nice. La récente attaque à la hache chez nos voisins allemands nous rappelle cruellement que l'assaillant a toujours des nouveaux moyens pour frapper. Le mot "guerre" doit donc entrer dans les têtes et les Français doivent accepter de vivre autrement, pendant le temps de cette guerre.
Ce n'est pas parce que nous sommes en guerre ou que nous prolongeons l'état d'urgence que nous risquons de fragiliser la démocratie et toutes les valeurs en lesquelles nous croyons, c'est au contraire en prenant le risque de perdre cette guerre contre Daesh, en laissant la barbarie triompher de la civilisation.
La question des mesures exceptionnelles, allant de l'assignation à résidence avec les bracelets électroniques jusqu'à la privation de liberté pour les individus représentant une menace terroriste, doit donc plus que jamais être posée. Nous devons également interdire aux individus qui partent faire le djihad de revenir sur notre territoire.
Il faut également prévoir des sanctions beaucoup plus importantes pour ceux qui incitent à la haine sur internet ou dans les prisons. Il faut accélérer l'expulsion des Imams prêcheurs de haine et la dissolution des mosquées salafistes. Pour empêcher les passages à l'acte terroriste, il faut également que les centres de déradicalisation puissent fonctionner correctement. Ces centres doivent donc être installés dans des enceintes militaires existantes, afin de tenir compte des fortes réticences des populations et des maires à accueillir de tels centres dans leurs communes.
Je souhaite aussi que nous musclions notre machine judiciaire, trop laxiste, face à cet ennemi lâche et barbare. Il est inacceptable que l'assassin du couple de policiers soit sorti après six mois de prison, alors qu'il avait été condamné pour terrorisme.
Les conclusions de la commission d'enquête parlementaire sur les attentats, qui sont pertinentes, doivent être mises en œuvre le plus rapidement possible. A commencer par la refonte de notre système de renseignement avec la mise en place d'une direction unique.
Enfin, il faut intervenir au sol, en Irak, pour aider les forces de sécurité irakiennes qui se préparent à attaquer Mossoul. Cette intervention, qui ne peut se faire que dans le cadre d'une initiative de la communauté internationale et en collaboration avec les armées régulières de la région, permettrait d'affaiblir considérablement Daesh.
Ce sont toutes ces mesures qui doivent permettre de mieux protéger les Français avec efficacité, et pas seulement la prolongation de l'état d'urgence. Nous devons les mettre en œuvre pour répondre à la colère et à l'immense inquiétude dans notre pays.